(Agence Ecofin) - Ces dernières années, la situation des médias privés s’est considérablement détériorée. En Afrique, les médias les plus touchés sont la presse papier, même si les radios ont également connu leur lot de problème.
En Guinée Bissau, le gouvernement a déclaré que les responsables de radios privées n’ayant pas payé leurs redevances risquaient jusqu’à 3 ans de prison. L’information a été communiquée par un décret gouvernemental publié le mardi 12 avril.
« Les stations de radios privées et communautaires du pays qui n’ont pas encore régularisé leur statut et continuent à émettre clandestinement sont considérées comme illégales. Quiconque exerce, sans licence, l’activité de radiodiffusion ou réalise des émissions considérées comme clandestines, aux termes de la loi, est puni d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à trois ans ou d’une amende correspondante », rappelle le texte.
Le communiqué intervient quelques jours après la suspension de plusieurs radios privées n’ayant pas payé les redevances de leurs licences. Actuellement, sur les 88 stations privées qui émettaient dans le pays, seules 12 d’entre elles se sont acquittées de leurs redevances qui s’élèvent à 250 000 FCFA.
De nombreuses voix se sont élevées pour critiquer le décret jugé comme un moyen de pression sur les radios privées. « L’immense majorité de ces radios très fragiles économiquement ont cessé d’émettre par crainte de représailles », a déclaré Reporters Sans Frontières dans un communiqué.
« Cette décision est particulièrement scandaleuse compte tenu de l’environnement économique très difficile dans lequel les médias évoluent, et surtout de l’échec des autorités à mettre en place des stratégies de soutien durable pour les médias », condamne Sadibou Marong, le directeur du bureau Afrique de l’Ouest de RSF.
Servan Ahougnon