(Agence Ecofin) - En mai 2020, la National Film Authority a demandé au public ghanéen de soumettre des noms qui, selon eux, pouvaient représenter au mieux l’industrie cinématographique du pays. Depuis, l’Autorité a reçu plus de 400 suggestions de noms. Elle a ensuite réduit la liste à 10 et demandé au public de voter.
La National Film Authority (NFA) du Ghana a dévoilé, mercredi 8 décembre, le nouveau nom de l’industrie cinématographique ghanéenne, qui s’appellera désormais « Black Star Films ». Une annonce qui n’a pas fait l’unanimité parmi les acteurs de l’industrie du divertissement ghanéen.
Les différentes critiques portent sur trois points principaux. D’abord, certains pensent que l’Autorité aurait décidé du nom à l’avance sans tenir compte des résultats du processus de sélection. Pour d’autres, il existe une similarité entre le nouveau nom de l’industrie cinématographique et le « Black Star International Film Festival », un festival de cinéma créé par Juliet Asante, directrice générale de la NFA. Ils craignent un conflit d’intérêts et demandent une révision du nom au ministère du Tourisme, des Arts et de la Culture.
Enfin, certains pensent que l’industrie n’a pas besoin d’être rebaptisée étant donné qu’elle a toujours été reconnue légalement comme l’industrie cinématographique ghanéenne. Ces derniers pensent que les ressources devraient plutôt être utilisées pour faire avancer l’industrie.
Cependant, Mme Asante avait souligné lors de la cérémonie de délibération l’importance de donner à l’industrie cinématographique ghanéenne une nouvelle identité qui favoriserait l’unité et donnerait au secteur un regain d’énergie pour contribuer à sa croissance.
« Il y avait toutes sortes de noms associés à l’industrie, il y avait Kumawood, Ghallywood, Voltawood, Westwood, et certaines personnes à Cape Coast voulaient faire Capewood. C'est probablement ce qui explique les inquiétudes et la confusion suscitées par la multiplicité des noms qui circulent dans l'industrie cinématographique », a déclaré Abeiku Sagoe, membre du comité de délibération.
Rappelons que ce changement de nom intervient dans un contexte où l’industrie cinématographique ghanéenne, comme celle de la plupart des pays africains, fait face à de nombreux problèmes qui freinent son évolution. Selon une récente étude de l’UNESCO, les principaux problèmes auxquels est confronté le secteur sont les problèmes d’infrastructures, l’absence de financement aussi bien de la part des autorités que des investisseurs internationaux, la défaillance des canaux de distribution et de commercialisation des productions et le piratage. Ce dernier est, selon le rapport, responsable de la perte de 50 % des recettes potentielles de l’industrie cinématographique africaine.
Isaac K. Kassouwi