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Finance mondiale: la Chine préoccupe, mais les Etats-Unis encore plus

Finance mondiale: la Chine préoccupe, mais les Etats-Unis encore plus

  • lundi 20 septembre 2021
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(Agence Ecofin) - Sur l’ensemble des places financières mondiales, le risque de subprimes en provenance de la Chine et les incertitudes américaines ont provoqué des sentiments qui vont de l’attentisme à la limitation des risques par les investisseurs. Mais une bonne lecture des situations s’impose.


Les principales places boursières d'Europe et d'Amérique ont commencé la semaine sur des valeurs en baisse ce lundi 20 septembre, comme on a pu le constater sur le développement des différents marchés. Cette situation reflète l'attentisme et la prudence des investisseurs, dans un contexte marqué par des inquiétudes que suscite la dette d'une entreprise du secteur de l'immobilier (Evergrande) en Chine, et les attentes quant à la décision de la Banque centrale américaine (FED) de tempérer sur les achats de dette.


En Chine, des banques commerciales ont donné des signes de l'incapacité d'Evergrande Group à honorer des échéances sur le remboursement de sa dette, et ses créanciers ont commencé à céder ses obligations, avec une décote de 30% sur le prix de leur émission, selon l'analyste des marchés financiers Michel Santi, dans une note partagée avec ses lecteurs.



Des raisons de s'inquiéter sont nombreuses. La dette de l'entreprise pèse désormais 20 fois sa valeur en bourse et 37 fois la valeur de son bénéfice net de la période de 12 mois s'achevant le 30 juin 2021. En outre, sa capacité à générer des revenus et des marges en hausse est en baisse depuis deux ans, selon des données de Capital IQ.


Aux USA, c'est l'arbitrage entre relever le niveau d'endettement du gouvernement fédéral et limiter les interventions de la Banque centrale sur les rachats d'actifs qui fait l’objet des paris financiers. Une partie des analystes s'attend à ce que la Réserve fédérale commence à limiter sa politique d'assouplissement. Depuis la crise des créances pourries de l'immobilier en 2008 (subprimes), l'institution a gonflé son bilan de 10 fois. Rien qu'en 2020, elle a racheté pour un peu plus de 2900 milliards $ d'obligations émises avec diverses périodes de maturité.


D'autres indicateurs méritent toutefois l'attention. Selon le rapport sur la dette mondiale publié récemment par l'Institute of International Finance, la dette chinoise est en effet celle qui a le plus progressé sur les 6 premiers mois de l'année 2021 (+ 2300 milliards $). Elle atteint désormais 55 000 milliards $, dont 40% du fait des entreprises non financières. Mais deux indicateurs décrédibilisent le sentiment négatif des marchés occidentaux.


Le premier, c'est que la Chine est le pays où le ratio entre la dette des entreprises et le produit intérieur brut (PIB) a le plus baissé, passant de 163% à 157%. Aussi, la dette des ménages y est restée contenue à 60,2% du PIB contre 77,5% pour les marchés matures (Royaume-Uni, Zone euro et Etats-Unis) et la dette du gouvernement est restée à 65,4% du PIB contre 130% pour les autres.


Aussi bien qu'importante, la dette d'Evergrande reste faible, en comparaison avec les actifs globaux de l'entreprise qui sont de l'ordre de 367,7 milliards $. De même, l'entreprise reste solvable sur le long terme, avec un ratio de dette sur fonds propres qui a reculé à fin juin 2021. Enfin, le groupe immobilier reste une entreprise de taille moyenne sur les marchés boursiers chinois. Elle est la 23e la plus importante en termes de valeur boursière pour le secteur de l'immobilier et la 580e entreprise chinoise cotée.


Les inquiétudes américaines sont cependant plus à craindre. Le marché des actifs financiers y reste bloqué. Les gros paris effectués sur les valeurs technologiques sont à risque, car plusieurs entreprises du groupe des GAFAM (Google, Facebook, Apple, Amazon, et Microsoft) font face à des défis de régulation, dont les issues restent incertaines. La FED a indiqué en juillet 2021 que la croissance était de retour à 6,5%, mais aussi l'inflation qui est désormais à 3,9%.


Pourtant, le gouvernement a encore besoin de ressources pour introduire plus d'équilibre sur le marché de l'emploi. Le chômage a baissé, mais c'est aussi parce qu'il y a une baisse des demandeurs d'emplois dans certains secteurs, selon des analystes. Pour ceux qui investissent sur les obligations, il est important que la FED relève ses taux, car leurs rendements actuels sont en baisse du fait de l'inflation en hausse et les alternatives se réduisent. Le marché de la dette à risques élevés a bondi pour atteindre un encours de 3000 milliards $ au début du mois de septembre.


Idriss Linge


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