(Agence Ecofin) - Le poisson fumé est une source importante de protéines et de revenus pour de nombreux Africains. Selon l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l’Agriculture, le poisson fumé représente un pourcentage d’environ 20 à 30% de la consommation générale du poisson. Mais la technique traditionnelle de fumage au bois ou au soleil pratiquée par les commerçants locaux ne prend pas toujours en compte les exigences de santé publique et les mesures d’hygiène propre à un commerce alimentaire. Par ailleurs, cette activité implique une combustion importante du bois, ce qui entraîne la pollution de l’environnement et des maladies respiratoires.
Des fumoirs améliorés
Introduire des fumoirs artisanaux améliorés pourrait augmenter la productivité et les revenus des transformateurs de poisson à petite échelle.
Les connaissances nécessaires
Il existe différents types d’unités de fumage. Ceux proposés par la FAO depuis quelques années sont les fours à parpaing ou en brique de terre à double compartiment. Ils sont très utilisés au Sénégal, au Burkina Faso, au Mali et dans d’autres pays. Il faut avoir des connaissances sur les techniques et pratiques de fumage et de séchage, les matériaux pour la construction des fumoirs, leur fonctionnement, leurs caractéristiques techniques et leurs capacités de chargement.
Comment apprendre ?
La confection ou la construction d’un four artisanal amélioré est réalisable à l’échelle locale et fait ainsi appel au savoir-faire d’artisans locaux. Les différentes étapes de la construction d’un four comprennent entre autres la fondation, le creusage de la tranchée, l’étape qui consiste à couler la fondation, le coffrage, la construction de la corniche, les différentes pièces qui composent le fumoir, la couverture, etc.
Quel matériel ou équipement ?
L’unité de fumage inclut un fourneau à braise, une plaque à graisse, un générateur de fumée, et un distributeur d’air. Le matériel comprend entre autres : ciment, sable, gravier, fer, matériaux pour le coffrage et la corniche de sortie, tubes, tuyaux, contreplaqués, claies de séchage etc. A la place du bois, un séchoir artisanal amélioré peut utiliser des sous‑produits agricoles comme les épis de maïs ou mil, coques ou bourre de noix de coco, et le gaz de cuisine.
Quel budget pour se lancer ?
La construction d’un fumoir artisanal amélioré est onéreuse. Vue la capacité de chargement qui est d’au moins 100 kilogrammes de poisson par compartiment, il faut compter en moyenne 632 000 FCFA (environ 1300 dollars) pour la construction d’une unité de fumage, du fourneau, de la plaque à graisse, du générateur de fumée, et du distributeur d’air. Mais la durée de vie d’un fumoir peut aller jusqu’à 25 ans.
Où s’approvisionner ?
L’acquisition du matériel se fait auprès d’un ouvrier métallique, un tôlier, des entreprises de matériaux et de services de construction, des menuisiers, des agriculteurs pour les sous-produits servant de combustible.
Comment trouver des clients ?
Les fours améliorés pour le fumage du poisson fournissent un rendement plus élevé et des pertes limitées. Il permet également d’avoir recours à des combustibles plus accessibles et moins nuisibles que le bois de chauffe. Ces arguments pourront convaincre les opérateurs de pêche et les commerçants qui enregistrent des pertes lorsque les conditions climatiques ne sont pas favorables au séchage.
A quel moment devient-on rentable ?
La rentabilité dépendra de la fréquence d’achat des clients et de la production qu’ils envisagent. Mais la consommation de poisson fumé étant estimé à près de 30% sur le continent, l’activité peut devenir rapidement rentable. En plus de la vente des fumoirs, on peut également proposer des services de location pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’en procurer, ainsi que des services de maintenance, ceci dans le but d’augmenter ses revenus.
Pour plus d’informations, consultez les recherches de la FAO sur les fours améliorés de fumage de poisson.
Aïsha Moyouzame