(Agence Ecofin) - Le commerce intra-africain croît à un rythme rapide et a un énorme potentiel d'avenir. La signature de l’accord commercial sur la zone franche continentale africaine a engagé les pays à supprimer les droits de douane sur 90% des marchandises, libérant progressivement le commerce. D’un autre côté, le comportement des consommateurs change et les produits africains sont en grande demande à l’extérieur. Les gens veulent consommer des produits plus sains et dit « éthiques », ou encore des produits qui ont une histoire.
Démarrer une entreprise d’exportation des produits africains qui sont très demandés en Occident, en Asie et sur les marchés commerciaux intra-africains peut paraître un modèle commercial risqué pour un début, mais qui peut se révéler très lucratif sur long terme.
Les connaissances nécessaires
Outre l’étude du marché et le choix du produit, il faut distinguer les activités d’import-export dans son pays et le pays où l’on souhaite exporter nos produits, les règles étant très différentes d’un lieu à l’autre. Il faut se renseigner sur l’obtention d’un statut de distributeur officiel, auprès des représentants du gouvernement étranger où on souhaite exporter nos produits. En outre, il est important de comprendre qu'il existe différents modèles commerciaux d'importation ou d’exportation, qui nécessitent différents niveaux de capital et d'intrants. Il faut également se renseigner sur les douanes pour connaître à l’avance les formalités à accomplir lors des différents passages en douane. Enfin, s’arranger sur les obligations du vendeur et de l’acheteur en matière de transport, de livraison des marchandises ainsi que les formalités liées à ces opérations.
Comment apprendre ?
S’il est tout à fait possible d’ouvrir une entreprise d’import-export sans diplôme, il est préférable d’avoir des compétences en commerce international. Il serait plus avisé de commencer à travailler pour une entreprise d’import-export, en tant qu’agent ou commercial. Par la suite, cette expérience pourra servir plus tard à créer sa propre entreprise.
Quel matériel ou équipement ?
On peut démarrer son entreprise d'exportation de produits africains dans sa propre maison avec un budget peu élevé. Les besoins de base seront un entrepôt, un ordinateur, une imprimante, un télécopieur et un modem. Si on dispose déjà de ces éléments, on peut se lancer. A noter que les démarches administratives vont constituer l’étape la plus coûteuse du processus.
Quel budget pour se lancer ?
Les coûts varient de moins de 5000 dollars à plus de 25 000 dollars pour les activités d'import-export. On peut commencer à domicile, ce qui signifie qu’on n’aura pas à se soucier de la location d'espace de bureau. On n’aura pas besoin d’un grand stock et on n’aura probablement pas besoin d'employés.
Où s’approvisionner ?
Il existe des centaines de fabricants africains à distribution limitée à la recherche d'un marché étranger. L'exportation de leurs produits est un projet idéal pour démarrer une entreprise. Les produits alimentaires et les produits africains tels que le café, le thé, les fruits, les épices, les super aliments, les soins de la peau naturels ou les céréales sans gluten sont très demandés. On peut se rapprocher des producteurs de ces différentes denrées pour s’approvisionner.
Comment trouver des clients ?
Les fabricants en Afrique ont tout à gagner en s'associant à un entrepreneur dans l’import-export. Une augmentation des ventes, un accès plus large au marché, moins de temps passé à trouver de nouveaux marchés et plus de profits à la fin de l'année.
A quel moment/volume devient-on rentable ?
Pour les trois premiers mois, on peut commencer en tant qu'agent import-export si on a un budget limité. Ainsi, on n’aura pas besoin de payer les produits. Ensuite, on pourra réinvestir l'argent gagné dans son entreprise et se développer à partir de là. Une cargaison de 200 kg de produits alimentaires (farine de manioc sans gluten par exemple) est suffisant pour un début. L’activité peut devenir rapidement rentable du fait que l’expédition de conteneurs et les transactions d'argent sont gérés directement entre le fournisseur et l'acheteur, et on gagne une commission sur chaque commande.
Aïsha Moyouzame
