(Agence Ecofin) - Depuis quelques semaines, Meta met plus de pression sur l’équipe chargée du réseau social Facebook, notamment dans le domaine de la gestion des propos haineux et de la désinformation. Meta espère ainsi faire baisser le flot de critiques qui ne cesse d’augmenter depuis 2017.
Meta, propriétaire de Facebook, a déclaré hier, réfléchir à la faisabilité d'une évaluation indépendante de l’impact sur les droits de l’homme dans l’activité de Facebook en Ethiopie. Meta s’aligne sur l’avis du conseil de surveillance de Facebook, qui a récemment recommandé un examen de la façon dont Facebook et Instagram ont été utilisés pour diffuser des contenus qui augmentent le risque de violence dans ce pays.
Le mois dernier, le conseil de surveillance de Facebook a confirmé une décision de Meta visant à supprimer un message alléguant l'implication de civils d'origine tigréenne dans des atrocités commises dans la région Amhara, en Ethiopie. Les débats entre Meta et le conseil d’administration poussent même la maison mère à craindre que bientôt « une norme de publication journalistique » soit imposée à tous les abonnés.
« Les politiques existantes de Meta interdisent les rumeurs qui contribuent à une violence imminente et qui ne peuvent pas être démenties dans un délai raisonnable. Le conseil a formulé des recommandations pour s'assurer que ces politiques sont effectivement appliquées dans les situations de conflit », a déclaré un porte-parole de la commission de surveillance.
Une évaluation de l’action de Facebook en Ethiopie et dans d’autres zones de conflits pourrait conduire à des règles plus strictes sur les publications abordant le sujet, obligeant les abonnés à être aussi factuels que les journalistes. De quoi relancer le débat sur le rôle des réseaux sociaux dans la désinformation et leur concurrence avec les médias.
Servan Ahougnon