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Etats-Unis : des banques pessimistes sur les perspectives de leurs revenus d'intérêts

Etats-Unis : des banques pessimistes sur les perspectives de leurs revenus d'intérêts

  • mercredi 16 septembre 2020
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(Agence Ecofin) - Les banques américaines anticipent une baisse des revenus d’intérêts sur le moyen terme. Elles évoquent une baisse globale des demandes de crédit. Des données suggèrent que ce repli doit davantage être dans le segment des entreprises, car le crédit aux ménages est assez résilient.


Les grandes banques américaines sont pessimistes sur les perspectives à moyen terme des revenus issus de leurs activités de prêt à l'économie. JP Morgan Chase & Co s'attend à environ 55 milliards $ de revenus d'intérêts nets pour l'année 2020, en baisse par rapport à une estimation antérieure de 56 milliards $, a déclaré le mardi 15 septembre, la directrice financière du groupe américain, Jennifer Piepszak, lors d'une vidéoconférence.


Bank of America a aussi fait savoir que ses revenus d'intérêts seront inférieurs de 400 millions $ aux prévisions initiales. Pour l'ensemble de ces institutions financières, cette situation est causée par une faible demande de crédit par les agents économiques. « La plupart des clients disent : nous n'avons pas besoin d'argent », a déclaré Brian Moynihan, PDG de Bank of America, dans le même contexte. Il a ajouté qu'il ne croyait pas vraiment à cet argument des clients.


D'autres grands groupes bancaires aux USA ont aussi pointé du doigt la faible demande de crédit. Citigroup Inc qui est un des plus grands émetteurs de cartes de crédit aux Etats-Unis a cité la diminution des emprunts des consommateurs comme un des facteurs qui seront à l'origine de la baisse de ses revenus au troisième trimestre 2020. Les prêts sont également à la traîne parce que l'activité commerciale est plus lente, a déclaré William Demchak, PDG de PNC Financial Services Group.


Selon des données produites par la Réserve fédérale, on note en effet que l'encours des crédits accordés aux ménages a baissé (-0,28%). Certes, c'est la première baisse de cet indicateur depuis le deuxième trimestre 2014. Mais ce repli demeure bien plus faible que celui qu'on avait noté au cours du deuxième trimestre 2009 (-0,98%) au lendemain de la crise économique et financière de 2008.


On relève aussi que tous les segments du crédit aux ménages américains ne sont pas en baisse. Le solde des cartes de crédit a effectivement reculé de 8,4% sur le deuxième trimestre. Mais à seulement 820 milliards $, ce segment pèse très peu sur les 14 270 milliards $ d'encours globaux des crédits aux ménages sur la même période.


Par ailleurs, les prêts immobiliers qui constituent 68,5% de l'encours global des crédits aux ménages américains sont en légère hausse (+0,65%). Mais dans le détail, on note que c'est mieux que la baisse des encours sur ce segment au deuxième trimestre 2009 (-1,31%).


On a surtout noté que les nouveaux prêts immobiliers accordés aux ménages au cours du deuxième trimestre 2020 sont à des niveaux records sur le plan historique. Pour les 30 - 39 ans qui sont à l'âge de la maturation professionnelle, les nouveaux crédits immobiliers accordés ont atteint 238 milliards $. C'est un record depuis le quatrième trimestre 2003. 


De ce qui précède, il n'est pas exclu que la grande partie des baisses de demandes de crédit dont parlent les banques américaines ait été le fait des grandes entreprises. Plusieurs d'entre elles ont en effet bénéficié d'un soutien de la Banque centrale américaine qui a racheté certaines de leurs obligations sur le marché primaire. Le maintien des taux bas sur les obligations a poussé les investisseurs à se ruer sur l'acquisition des actions d'entreprises ; ce qui a limité les besoins de dette.


Les revenus d'intérêts sont la première ligne de revenus dans le cadre de l'activité bancaire. En échange des crédits qu'ils accordent à l'économie, leurs clients paient des surplus  sur le montant principal. Lorsque l'encours des crédits baisse ou stagne, cela réduit aussi les possibilités de réaliser un chiffre d'affaires. Mais dans le cas des USA, en plus d'une stagnation du crédit, il y a une baisse des taux qui affecte l'activité des banques.


Idriss Linge


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