Il y a plus de deux millénaires, le philosophe et mathématicien grec Pythagore inventait le théorème du même nom. Néanmoins, en se basant sur une ancienne tablette, les chercheurs d’une étude datant de plus d’une décennie ont affirmé que les Babyloniens avaient déjà connaissance de cette relation géométrique, et ce, plus de mille ans auparavant.
Une remise en question de la paternité du théorème
Si un triangle est rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse (ou côté opposé à l’angle droit) est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés. Cette relation est celle du célèbre théorème de Pythagore qui figure depuis longtemps sur tous les manuels scolaires de mathématiques. Nous devons ces explications au philosophe et mathématicien grec Pythagore qui aurait vécu au sixième siècle avant notre ère.
Bien que la paternité du théorème soit établie depuis de nombreuses décennies, certains chercheurs pensent que les Babyloniens établis en Mésopotamie avaient déjà connaissance de la relation entre le carré de la diagonale d’un triangle rectangle et les sommes des deux autres carrés plus d’un millénaire auparavant. C’est en tout cas la conclusion d’une étude parue dans le Journal of Targeting, Measurement and Analysis for Marketing le 15 septembre 2009.

Pythagore, héritier des Babyloniens ?
D’après une tablette babylonienne dénommée IM67118 (voir ci-après), la fameuse équation a2 + b2 = c2 du théorème de Pythagore aurait été obtenue vers 1 770 av. J-.C. L’artefact en question a été découvert sur le site archéologique Tell al-Dhiba’i (Irak) en 1962. La tablette, qui se trouve à présent au musée national d’Irak, comporte des gravures qui aboutissent à la fameuse équation.

Par ailleurs, Bruce Ratner, fondateur de DM STAT-1 Consulting aux États-Unis, pense que Pythagore a peut-être obtenu cette relation des Babyloniens eux-mêmes et potentiellement grâce à ses propres disciples : « L’une des raisons de la rareté des sources originales de Pythagore était que les connaissances pythagoriciennes étaient transmises de génération en génération avec le bouche-à-oreille, le matériel d’écriture étant rare. De plus, par respect pour leur chef, bon nombre des découvertes faites par les pythagoriciens furent attribuées à Pythagore lui-même », peut-on lire dans l’étude.
La théorie est crédible dans la mesure où le système de numération des Babyloniens était avant-gardiste pour l’époque. Les premiers mathématiciens avaient recours à une base 60, un nombre qui est aujourd’hui indispensable pour compter les minutes et les heures. Les Babyloniens utilisaient des clous pour les soixantaines et les unités, ainsi que des chevrons pour les dizaines.