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Et si la vie sur Vénus venait en réalité de la Terre ?

Et si la vie sur Vénus venait en réalité de la Terre ?

  • vendredi 17 janvier 2025
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Depuis des siècles, l’humanité se pose la question fondamentale : sommes-nous seuls dans l’Univers ? Si cette interrogation a été explorée à travers la fiction, la recherche scientifique continue quant à elle de tenter de répondre à ce mystère. Parmi les théories les plus fascinantes figure celle de la panspermie selon laquelle la vie pourrait se propager d’une planète à une autre par l’intermédiaire de particules d’éjectas projetées dans l’espace lors d’impacts d’astéroïdes. Une étude s’est récemment intéressée au cas de Vénus, dont la teneur en phosphine intrigue les chercheurs. Et si ce composé associé à la vie sur Terre avait été transféré sur Vénus depuis notre planète ?


La théorie de la panspermie : origine et principes

En tant que théorie, la panspermie propose que la vie puisse voyager d’une planète à une autre grâce à des particules expulsées par des impacts d’astéroïdes ou de comètes. Ces particules peuvent contenir des éléments biologiques comme des cellules végétales ou des micro-organismes qui, une fois projetés dans l’espace, pourraient survivre et se poser sur une autre planète.

Cette idée n’est pas nouvelle ; elle existe depuis les premières spéculations scientifiques sur l’origine de la vie, comme le suggérait déjà le physicien suédois Svante Arrhenius au début du vingtième siècle.

Un des points clés de cette hypothèse réside dans la capacité des cellules à résister à des conditions de stress sévères : températures extrêmes, radiations ou impacts violents. Les recherches récentes montrent en effet qu’il existe en effet des micro-organismes capables de survivre à des conditions proches du vide spatial.


Vénus, un monde possiblement hospitalier pour la vie terrestre

Vénus, la deuxième planète du Système solaire, a longtemps été considérée comme inhospitalière en raison de son atmosphère dense et chaude, avec des températures de surface pouvant atteindre 470 °C. Cependant, les récents développements scientifiques ont modifié cette perception. En 2020, des chercheurs ont en effet annoncé avoir détecté de la phosphine dans son atmosphère, un gaz associé à des processus biologiques. Cette découverte a relancé l’intérêt pour la planète et a donné naissance à une nouvelle hypothèse : et si loin d’être un simple artefact chimique, la phosphine était le signe d’une forme de vie microbienne évoluant dans les nuages de Vénus ?

La présence de phosphine n’est pas la seule raison d’envisager la possibilité de vie sur Vénus. La planète possède en effet des couches nuageuses entre 45 et 60 kilomètres d’altitude où les températures et la pression sont relativement similaires à celles que l’on trouve à la surface de la Terre. Ces conditions ont conduit certains chercheurs à émettre l’idée que cette zone pourrait offrir un environnement favorable au vivant.

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Un portrait de Vénus. Crédits : JAXA/ISAS/DARTS/Kevin M. Gill

La recherche sur la vie transférée et ses implications

Dans le cadre d’une étude, des chercheurs de l’Université d’État de l’Arizona ont examiné la possibilité que des cellules terrestres aient pu être envoyées vers Vénus grâce à des impacts d’astéroïdes il y a des milliards d’années. Selon leurs calculs, environ un milliard de cellules par milliard d’années pourraient être projetées dans l’espace en direction de Vénus. Ces cellules robustes et capables de survivre dans le vide spatial pourraient théoriquement atteindre l’atmosphère de la planète et y prospérer.


Cependant, de nombreuses questions demeurent. Premièrement, ces cellules survivraient-elles vraiment à un tel voyage à travers l’espace ? Et quand bien même elles survivaient à ce périple, résisteraient-elles ensuite à l’atmosphère vénusienne ? Et si tel est le cas, pourraient-elles être capables de se reproduire et de former des colonies viables ? Ces questions nécessitent évidemment des recherches approfondies.

Si finalement l’hypothèse de la panspermie venait à se confirmer, cela modifierait radicalement notre conception de la vie extraterrestre. En effet, si des cellules qui proviennent de la Terre avaient atteint cette planète, cela signifierait que la frontière entre la Terre et ses voisins planétaires serait plus floue qu’on ne le pensait. Cette idée soulève des questions sur la notion même de vie extraterrestre : la vie trouvée sur Vénus serait-elle réellement étrangère à la Terre ou simplement un prolongement de la vie terrestre envoyée au-delà de notre planète ?

Les missions actuelles vers Vénus, telles que DaVinci et Veritas de la NASA, seront cruciales pour explorer cette hypothèse. Grâce à ces missions, des instruments de pointe pourront analyser l’atmosphère vénusienne et fournir des données essentielles pour déterminer si des formes de vie pourraient exister, ou si elles proviendraient d’une autre planète du système solaire.

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