(Agence Ecofin) - Covid-19 : la vaccination a bondi de 15 % entre janvier et février
La vaccination contre le COVID-19 a bondi de 15% entre janvier et février, sur le Continent, selon l'OMS, indiquant que plusieurs pays ont lancé des campagnes de vaccination de masse pour étendre la couverture et protéger les populations contre les effets néfastes du virus. C’est notamment le cas de régions peuplées, comme la République démocratique du Congo, l'Éthiopie, le Kenya et le Nigeria.
En tout, environ 62 millions de doses ont été administrées sur le continent en février, contre 54 millions en janvier. « Les campagnes de vaccination ont déclenché un élan positif contre la pandémie en Afrique. Chaque personne supplémentaire vaccinée affaiblit le pouvoir du COVID-19 sur nos vies », s'est félicitée le Dr Matshidiso Moeti, directrice régionale de l'OMS pour l'Afrique. « Si ces progrès sont les bienvenus, le rythme de la vaccination sur le continent doit être multiplié par neuf si nous voulons atteindre notre objectif de vacciner 70 % de la population d'ici juin 2022. », a-t-elle ajouté
Poliovirus : après l’épidémie au Malawi, vaccination de masse pour les enfants d'Afrique australe
5 pays d'Afrique Australe vont se lancer dans une vaste campagne de vaccination contre le Poliovirus sauvage de type 1, après une flambée épidémique déclarée le 17 février dernier au Malawi, le premier cas de ce type dans le pays depuis 30 ans, et le premier en Afrique depuis que la région a été certifiée exempte de poliovirus sauvage indigène en 2020. A la suite du Malawi, la campagne va concerner le Mozambique, la Tanzanie et la Zambie. Le Zimbabwe prévoit de se lancer pour avril, juin et juillet. En tout, c'est plus de 80 millions de doses du vaccin oral bivalent, recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui devraient être administrées à plus de 23 millions d'enfants de moins de 5 ans, dans le cadre de cette campagne de vaccination.
A l’OMC, l’Afrique du sud obtient un accord pour suspendre les brevets sur les vaccin- Covid-19
L'Afrique du Sud, l'Inde, l'UE et les États-Unis, sont parvenus à un premier accord sur la suspension provisoire des droits de propriété intellectuelle du vaccin Covid-19, pour en faciliter sa fabrication dans les pays du Sud (initiative #Freethevaccine). Cet accord permettrait aux pays d'autoriser les fabricants nationaux à produire des vaccins Covid-19, sans le consentement du titulaire du brevet pendant 3 à 5 ans. Ceci ne concerne que les pays en développement, qui représentent moins de 10% des exportations mondiales de vaccins Covid-19. Cet accord a été salué par la nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, Cheffe de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui y voit "une avancée majeure" et un "compromis" qui est "le résultat de nombreuses heures de négociations longues et difficiles".
L’ancienne ministre du Nigéria fait toutefois remarquer que si l'accord entre l'Afrique du Sud, l'UE, l'Inde et les États-Unis constituait un élément essentiel de tout accord final, « tous les détails du compromis n'ont pas été réglés et les consultations internes au sein des quatre membres sont toujours en cours...les travaux doivent commencer immédiatement pour élargir les discussions afin d'inclure les 164 membres de l'OMC ».
Scandale de détournement de matériel médicale au Kenya
Un scandale de détournement massif de matériel de protection en tout genre secoue la Kenya Medical Supplies Authority (KEMSA), qui s’assure de l’approvisionnement des établissements de santé dans le pays en matériel divers.
Le Fonds mondial, soutenu par l'ONU, a relevé que plus de 900 000 moustiquaires, 1,1 million de préservatifs et des médicaments contre la tuberculose d'une valeur de plusieurs millions, auraient disparu des stocks de l'institution kenyane. Selon le Fonds mondial, ces fournitures auraient été volées et revendues à des pharmacies privées. Dans un audit, l'organisation multilatérale accuse également la KEMSA d’avoir gonflé la valeur des médicaments de 640 millions de Ksh (3,3 milliards FCFA). Ces allégations de corruption ont été démenties par le conseil d’administration de la KEMSA, qui a assuré qu’elle s’engageait à agir avec intégrité, et que des réformes étaient en cours au sein de la structure. Dans la foulée, le président Kenya Uhuru Kenyatta a ordonné la dissolution du conseil d’administration et de la direction de l’Autorité Kenyane.
Point santé sur la semaine précédente (OMS)
Dans son bulletin hebdomadaire consacré aux urgences de santé publique dans la Région africaine, le Programme d'urgences sanitaires de l'OMS indique suivre 151 événements sur le continent, dans la semaine du 7 au 13 Mars 2022, dont les plus notables sont la fièvre jaune au Kenya, le choléra au Cameroun et la situation de la Covid-19 dans la Région.
Fièvre jaune au Kenya
Le 4 mars 2022, le Kenya a déclaré une épidémie de fièvre jaune dans le comté d'Isiolo. Au 10 mars 2022, huit villages dans trois sous-comtés ont été touchés, indique l’OMS.
« La détection de cas de fièvre jaune est préoccupante car le Kenya a une immunité négligeable pour la population dans les districts signalant des cas confirmés ». Plus encore, « l'immunité nationale globale est donc bien inférieure au seuil nécessaire pour assurer une immunité de groupe », indique-t-on. Cette épidémie intervient avec en arrière fond, une migration massive de réfugiés de la Somalie voisine vers le comté de Garissa, au Kenya, ce qui, selon les observateurs, augmente le risque d'amplification et de propagation internationale, associé à la faible immunité de la population dans les zones transfrontalières.
Épidémie de choléra dans le Sud-Ouest du Cameroun
Une épidémie de Choléra continue de se poursuivre dans la région du Sud-Ouest du Cameroun. Pour l’heure, indique l’agence onusienne de la santé, les efforts de réponse à l'épidémie restent un grand défi dans cette région, ceci à cause du contexte sécuritaire marqué par de la violence et les conflits armés.
Covid-19 : ça continue de baisser
La baisse épidémique se poursuit. Au cours de la semaine du 7 au 13 mars 2022, le nombre de nouveaux cas de COVID-19 a diminué de 48,0 % par rapport à la semaine précédente, dans la région. Les décès ont quant à eux baissé de 44,4 %. Dans la région, plus de 16 936 nouvelles infections à COVID-19 et 245 nouveaux décès ont été signalés dans 38 et 20 pays, respectivement. Seule la Mauritanie connaît actuellement une résurgence de la pandémie de Covid-19, dans un contexte où le rythme de vaccination s’accélère globalement sur le Continent. Mais les pays doivent vacciner encore plus vite pour atteindre l'objectif de 70% de vaccination fixé en juin. Environ 190 millions de personnes sont entièrement vaccinées, soit 14,3 % de la population africaine, à l’exclusion de l'Érythrée, qui n'a pas encore lancé de programme de vaccination opérationnel.
Ayi Renaud Dossavi