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Enterrée avec un trou carré dans le crâne : comment expliquer cette inhumation inhabituelle ?

Enterrée avec un trou carré dans le crâne : comment expliquer cette inhumation inhabituelle ?

  • mercredi 22 février 2023
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Selon de nouvelles recherches, l’étrange enterrement face contre terre d’une jeune femme, qui s’est probablement fait planter un clou dans le crâne au moment de sa mort en Sardaigne il y a plus de 2 000 ans, pourrait être le résultat d’anciennes croyances. Les résultats de ces travaux seront publiés dans le numéro d’avril du Journal of Archaeological Science: Reports


Une tombe inhabituelle


Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs de l’Université de Cagliari se sont concentrés sur l’une des 120 tombes de la nécropole de Monte Luna. Elle fut établie sur une colline rocheuse à environ 30 km au nord de Cagliari par le peuple punique, présent sur place entre le 6e et le 2e siècle av. J.-C..







La tombe 27 contenait une jeune femme enterrée dans une position atypique qui a perturbé une sépulture antérieure, un subadulte d’environ 15 ans. L’analyse de ses restes (bassin, dents, os) et de la poterie présente à l’intérieur suggère qu’elle a été enterrée à la fin du troisième siècle av. J.-C. vers l’âge de vingt ans.


En analysant son crâne, les archéologues ont trouvé des preuves de deux types de traumatismes subis peu de temps avant ou à peu près au moment de sa mort : un traumatisme contondant qui aurait pu survenir lors d’une chute accidentelle et une blessure par force aiguë sous la forme d’un trou carré dans son crâne. Cette blessure serait compatible avec l’impact d’un ancien clou romain. De tels clous ont en effet été trouvés sur plusieurs sites archéologiques en Sardaigne.


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Preuves d’un traumatisme contondant à la tête de la femme, peut-être suite à une chute, et un trou carré qui semble avoir été fait par un ancien clou. Crédits : R. Paba

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Un ancien clou romain. Crédits : G. Lai

Une femme épileptique ?


Dario D’Orlando, le principal auteur de ces travaux, pense que cette femme souffrait probablement d’épilepsie. La chute accidentelle responsable du premier traumatisme pourrait avoir été subie durant l’une de ces crises. La blessure de force aiguë pourrait quant à elle avoir été infligée pour empêcher la « contagion » d’une éventuelle épilepsie (qui n’est en réalité pas contagieuse).







« Le même remède est décrit au premier siècle de notre ère par le général romain et historien naturel Gaius Plinius Secundus  (Pline l’Ancien), qui recommandait de clouer des parties du corps après un décès par crise d’épilepsie pour empêcher la propagation de la maladie« , rapportent les auteurs


Un tel traitement peut avoir été basé sur une croyance grecque selon laquelle certaines maladies étaient causées par des « miasmes » (le mauvais air). Connue pour ses richesses et sa position géographique stratégique, la Sardaigne (Italie) a en effet été conquise au fil du temps par différentes populations, chacune d’entre elles y apportant sa culture, ses rituels et ses coutumes spécifiques.



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