Et si l’on pouvait manger à la fois pour sa santé et pour la planète, sans faire de compromis ? C’est l’ambition du régime de santé planétaire, ou Planetary Health Diet, une approche alimentaire développée en 2019 par une équipe internationale de chercheurs. Pensé pour réduire les risques de maladies tout en respectant les limites écologiques, ce régime vient de passer un cap crucial : une étude de grande ampleur vient confirmer ses bienfaits pour la santé… au même niveau que ceux du célèbre régime méditerranéen.
Conçu pour sauver à la fois l’Homme et la planète
À l’origine du régime de santé planétaire, un constat : notre alimentation actuelle nuit non seulement à notre santé (augmentation des maladies chroniques, obésité, diabète, etc.), mais aussi aux écosystèmes (émissions de gaz à effet de serre, déforestation, perte de biodiversité). Pour y répondre, la Commission EAT-Lancet a imaginé une alimentation idéale, capable de nourrir 10 milliards d’humains d’ici 2050 tout en maintenant la planète dans ses limites durables.
Le principe : une alimentation majoritairement végétale, riche en fruits et légumes, céréales complètes, légumineuses, noix et huiles insaturées, avec une consommation très limitée de viande rouge, de sucre et de graisses saturées. En somme, une version globalisée du régime flexitarien, plus souple qu’un végétarisme strict, mais orientée vers une réduction marquée des aliments les plus polluants.
Une comparaison inédite avec le célèbre « méditerranéen »
Jusqu’ici, le régime planétaire manquait d’une validation empirique solide, notamment face à des modèles alimentaires mieux établis comme le régime méditerranéen. C’est désormais chose faite grâce à une vaste étude espagnole menée auprès de 11 488 participants entre 2008 et 2015.
Les chercheurs ont analysé les habitudes alimentaires, l’activité physique, la consommation d’alcool et l’état de santé global des participants, en leur attribuant un score de conformité à chaque régime. Résultat : les personnes les plus assidues à l’un ou l’autre régime affichaient une mortalité toutes causes confondues inférieure de 21 à 22 % par rapport aux personnes les moins rigoureuses. Une quasi-égalité entre les deux approches.
Quelles différences entre les deux régimes ?
Le régime méditerranéen, bien connu en Europe, est lui aussi basé sur une forte consommation de produits végétaux, avec l’huile d’olive comme matière grasse principale, et une place importante donnée aux céréales, au poisson, aux produits laitiers, et à la viande blanche.
La différence majeure réside dans l’intention écologique du régime planétaire, qui met davantage l’accent sur la durabilité. Les chercheurs ont d’ailleurs mesuré l’impact environnemental de chaque régime : le régime planétaire génère en moyenne 4,15 kg de CO₂ par jour et nécessite 5,54 m² de surface agricole, contre 4,36 kg de CO₂ et 5,43 m²pour le régime méditerranéen. Là encore, les résultats sont proches, mais le régime planétaire conserve une légère avance écologique.
Un message clair : manger mieux, pour soi et pour demain
Pour le Dr Mercedes Sotos Prieto, autrice principale de l’étude et chercheuse à l’Université autonome de Madrid, les conclusions sont limpides :
« Une plus grande adhésion aux deux régimes était associée à une mortalité plus faible et à un impact environnemental comparablement faible. Cela souligne les avantages substantiels pour la santé et la planète de l’adoption d’un régime à base de plantes. »
Autrement dit, nous avons aujourd’hui le choix entre deux régimes aux bénéfices similaires, tant sur le plan individuel que collectif. Et ce choix est à portée d’assiette.
Et maintenant, on tente le coup ?
Bien sûr, changer d’alimentation du jour au lendemain n’est pas toujours évident. Mais l’objectif n’est pas la perfection : il s’agit d’intégrer progressivement plus de végétal, moins de produits transformés, et de consommer de manière plus consciente. Que l’on s’oriente vers le régime méditerranéen ou le régime planétaire, les données scientifiques sont désormais là pour appuyer notre transition.
Alors, pourquoi ne pas essayer ? Votre cœur, votre corps — et la planète — pourraient bien vous dire merci.
Ces résultats ont été présentés à l’ESC Preventive Cardiology 2025, un congrès scientifique de la Société européenne de cardiologie (ESC).
