(Agence Ecofin) - Quelques mois avant sa défaite électorale, l’ancien président Edgar Lungu avait acquis un flamboyant jet d’affaires pour une somme largement supérieure à son prix de marché. Son successeur a décidé de le vendre pour réduire les dépenses d'exploitation et de maintenance de l’appareil.
La Zambie a mis en vente l’avion présidentiel de type Gulfstream G650ER acheté à un prix exorbitant en 2019 par l’ancien président Edgar Lungu, a annoncé le ministre de la Défense, Ambrose Lwiji Lufuma, jeudi 15 décembre.
« Le gouvernement est en train de se débarrasser du jet présidentiel Gulfstream C650ER et de le remplacer par un autre appareil dont les coûts d'exploitation et de maintenance seront beaucoup moins élevés », a déclaré M. Lwiji Lufuma devant les députés.
« Pendant la période durant laquelle l'armée de l'air zambienne a exploité le jet, les coûts de maintenance, d'exploitation, de formation et autres coûts associés ont été astronomiques et ont pesé sur le trésor public », a-t-il ajouté.
Le ministre a également précisé que la précédente administration a acheté le Gulfstream G650ER « au prix exorbitant de 194,9 millions USD, accessoires compris, par l'intermédiaire d'une tierce partie, au lieu de l’acquérir au prix de marché, ce qui a engendré un gaspillage de 60 millions USD », indiquant qu’il est plus judicieux de vendre cet avion pour acheter un autre moins cher « avec une capacité comparable ».
Le nouveau président, Hakainde Hichilema, s'est engagé à se débarrasser de l'avion. Il ne l'a pas utilisé depuis son entrée en fonction en août dernier, optant plutôt pour des vols commerciaux ou un jet présidentiel plus ancien.
L’annonce de la cession de l’avion présidentiel controversé intervient alors que la Zambie est en pleines négociations avec ses créanciers bilatéraux et privés sur la restructuration et l’annulation d’une partie de sa dette, qui représente 120% du PIB.
La Zambie avait fait fin 2020 défaut sur le remboursement de trois eurobonds. La dette extérieure de ce pays enclavé d’Afrique australe a dépassé 17 milliards $ fin 2021, dont un tiers était dû à la Chine, selon les données du gouvernement zambien.
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