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Empreintes de dinosaures : nouvelle découverte exceptionnelle en Australie

Empreintes de dinosaures : nouvelle découverte exceptionnelle en Australie

  • vendredi 14 mars 2025
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Un simple rocher posé dans la cour d’un lycée du Queensland, en Australie, s’est révélé être un trésor scientifique inestimable. En effet, sur cette dalle de pierre d’un mètre carré, des empreintes vieilles de 200 millions d’années racontent un chapitre fascinant du passé préhistorique de la région. Restée à la vue de tous pendant plus de deux décennies, cette découverte a récemment été authentifiée par le Dr Anthony Romilio, chercheur au Dinosaur Lab de l’Université du Queensland. Ce qu’il a mis au jour pourrait bien changer notre compréhension des dinosaures ayant vécu à cette époque.


Un trésor préhistorique vieux de 200 millions d’années

Cette dalle, pourtant anodine au premier regard, contient l’une des plus fortes concentrations d’empreintes de dinosaures jamais découvertes en Australie. Pas moins de 66 empreintes fossilisées, laissées par 47 dinosaures individuels, y sont visibles. Ces traces remontent au début du Jurassique, une période dont on sait encore que très peu de choses en Australie, en particulier parce qu’aucun fossile d’os de dinosaure de cette époque n’a été retrouvé dans la région.

« Les empreintes proviennent de dinosaures qui ont traversé une zone d’argile blanche et humide, peut-être le long d’un ancien cours d’eau« , explique le Dr Romilio. Ce rare instant figé dans la pierre nous offre un aperçu unique de la vie et des comportements de ces créatures disparues à une époque où le continent australien était encore en pleine transformation géologique et climatique.

Portrait des dinosaures à l’origine des empreintes

Les empreintes montrent clairement trois orteils distincts qui sont caractéristiques de petits dinosaures herbivores. Selon les chercheurs, elles appartiennent à une espèce appelée Anomoepus scambus, une « ichnoespèce » (une espèce identifiée uniquement par ses traces fossiles, faute de restes osseux).


Ces dinosaures n’étaient pas des géants : leurs jambes mesuraient entre 15 et 50 centimètres de long, ce qui laisse penser à des créatures au gabarit relativement modeste. Leur anatomie, reconstituée grâce à des fossiles similaires découverts à l’étranger, suggère que ces animaux avaient de longues jambes, un corps trapu, des bras courts et une petite tête munie d’un bec.

En analysant la taille et l’espacement des empreintes, les chercheurs ont déterminé que ces dinosaures se déplaçaient relativement lentement, probablement à une vitesse inférieure à 6 km/h. Ces informations offrent un éclairage rare sur les habitudes de déplacement et le comportement de ces herbivores qui évoluaient peut-être en groupe le long d’un point d’eau ou à travers une plaine argileuse.

Des techniques modernes au service de la paléontologie

Pour tirer le maximum d’informations de ces empreintes, les chercheurs ont eu recours à des technologies de pointe. Un modèle 3D précis de la surface de la roche a été créé à l’aide de silicium, ce qui a permis de capturer chaque détail, même les plus subtils. Des techniques d’imagerie avancée et des filtres de lumière ont ensuite été appliqués pour révéler des nuances invisibles à l’œil nu, comme la profondeur et les contours précis des empreintes.


Ces méthodes modernes permettent d’aller bien au-delà de la simple observation visuelle. En analysant la forme et l’orientation des empreintes, les chercheurs peuvent en effet reconstituer la posture, la vitesse et même les interactions potentielles entre les différents individus ayant laissé ces traces.

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Plusieurs des empreintes révélées. Crédits : Université du Queensland
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Les traces ont probablement été laissées par de petits dinosaures herbivores. Crédits : Université du Queensland

Une deuxième découverte inattendue

La surprise ne s’arrête pas là. Un autre rocher portant des empreintes de dinosaures a été retrouvé… sur le parking de la mine de charbon de Callide, tout près du lycée de Biloela. Ce second bloc, bien plus imposant, servait simplement de délimitation pour l’entrée du parking.

Sur cette pierre, deux empreintes distinctes nettement plus grandes que celles trouvées dans la cour de l’école ont été identifiées. Elles suggèrent la présence d’un dinosaure bipède légèrement plus grand, avec des jambes mesurant environ 80 centimètres. Cette découverte complémentaire renforce l’idée que cette région abritait une diversité d’espèces encore largement méconnue.


Un pas de plus vers la compréhension du passé préhistorique australien

Ces découvertes, rapportées dans la revue Historical Biology, constituent une avancée majeure pour la paléontologie australienne. Dans un pays où les fossiles d’os datant du Jurassique précoce sont extrêmement rares, ces empreintes offrent un témoignage unique de la faune qui peuplait le continent il y a 200 millions d’années.

Elles ouvrent également la voie à d’autres recherches : si deux rochers portant des empreintes de dinosaures ont été trouvés dans des lieux aussi inattendus, qui sait combien d’autres trésors pourraient encore être dissimulés à la vue de tous ?

Grâce à la combinaison de découvertes fortuites et de technologies avancées, les chercheurs continuent de reconstituer pas à pas l’histoire de ces créatures fascinantes qui ont foulé le sol australien bien avant nous.

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