Les grands événements sportifs internationaux, comme les Jeux olympiques, suscitent régulièrement des débats sur le dopage, une pratique qui consiste à utiliser des substances interdites pour améliorer les performances sportives. L’Agence mondiale antidopage (AMA) s’efforce de maintenir l’intégrité du sport en interdisant une variété de produits et de méthodes. En janvier 2024, l’AMA a justement mis à jour sa liste qui reflète l’évolution constante des produits dopants.
Les agents anabolisants : les bâtisseurs de muscles
Les agents anabolisants, tels que les stéroïdes androgènes, sont largement utilisés pour leur capacité à stimuler la croissance musculaire et à augmenter la force. Ces substances, qui imitent les effets de la testostérone et de la dihydrotestostérone, se lient aux récepteurs hormonaux du corps pour produire des augmentations artificielles de la masse musculaire et de la force.
Les athlètes dans des disciplines comme l’haltérophilie ou la boxe peuvent être tentés d’utiliser ces substances pour bénéficier de muscles plus puissants. Cependant, les stéroïdes androgènes ne peuvent pas améliorer l’agilité ou les compétences techniques d’un athlète.
Malgré leur potentiel à renforcer les performances, ces médicaments comportent en outre des risques pour la santé, notamment l’hypertension artérielle, les maladies cardiaques, les lésions hépatiques et les accidents vasculaires cérébraux.
Notez que les stéroïdes sont distincts de la thérapie de remplacement de la testostérone qui vise à ramener les niveaux hormonaux à la normale chez les personnes en déficit. L’utilisation non médicale des agents anabolisants est interdite en tout temps, que ce soit en compétition ou à l’entraînement.
Les facteurs de croissance et hormones peptidiques : des boosters de performances
Les facteurs de croissance sont d’autres substances interdites par l’agence mondiale anti-dopage. Comme les facteurs de croissance des fibroblastes (FGF) et le facteur de croissance analogue à l’insuline 1 (IGF-1), ils favorisent principalement la croissance des muscles et des os en stimulant la réplication cellulaire.
Les hormones peptidiques, telles que l’érythropoïétine (EPO), souvent associée au dopage sanguin, augmentent quant à elles la production de globules rouges, ce qui améliore ainsi le transport de l’oxygène vers les muscles et les performances sportives. En augmentant la capacité du sang à transporter l’oxygène, l’EPO peut notamment offrir un avantage significatif dans les sports d’endurance.
Ces substances, bien que naturelles, sont difficiles à détecter, car elles incluent des hormones produites par l’organisme. Sa prévalence est donc difficile à estimer, bien qu’une étude suggère que 22 % des athlètes d’endurance pourraient y recourir.

Les agonistes bêta-2 : des médicaments pour l’asthme détournés
Généralement utilisés dans les inhalateurs pour l’asthme, les agonistes bêta-2 aident à détendre les muscles des voies respiratoires lors d’une crise. Bien que certains d’entre eux soient autorisés en quantités limitées pour les athlètes asthmatiques, leur utilisation par d’autres athlètes est interdite.
Pris par voie orale, ces médicaments peuvent en effet prévenir la dégradation musculaire en agissant sur les fibres musculaires à contraction rapide, responsables des mouvements explosifs. En empêchant la dégradation musculaire, les agonistes bêta-2 permettent alors aux athlètes d’améliorer leur endurance et de réduire la fatigue musculaire, ce qui fournit ainsi un avantage compétitif injuste.
Les modulateurs hormonaux et métaboliques : la manipulation hormonale
Les modulateurs hormonaux et métaboliques, tels que les inhibiteurs de l’aromatase, sont également interdits par l’AMA. Ces inhibiteurs, conçus pour traiter le cancer du sein en bloquant la conversion des androgènes en œstrogènes, peuvent être détournés par les athlètes pour maintenir des niveaux élevés de testostérone. Cette manipulation hormonale imite les effets des stéroïdes anabolisants avec des risques pour la santé, notamment des déséquilibres hormonaux et des effets secondaires graves.
Les inhibiteurs de l’aromatase illustrent une fois de plus comment les médicaments conçus pour des utilisations médicales spécifiques peuvent être détournés à des fins de dopage.
Les diurétiques, les agents masquants et les substances non approuvées pour un usage humain
Les diurétiques, qui augmentent la production d’urine, sont parfois utilisés par les athlètes pour perdre du poids rapidement ou pour masquer la présence d’autres substances interdites dans l’organisme. D’autres agents masquants, comme la desmopressine, sont également interdits pour les mêmes raisons.
La catégorie des substances non autorisées couvre quant à elle une gamme de composés non approuvés pour l’usage humain, y compris ceux en développement clinique ou abandonnés, les drogues de synthèse et les substances réservées à un usage vétérinaire. Les athlètes peuvent recourir à ces substances pour obtenir un avantage compétitif, même si leur sécurité et leur efficacité ne sont pas garanties. L’AMA doit ainsi constamment mettre à jour sa liste pour suivre l’évolution de ces nouvelles substances, ce qui représente un défi majeur dans la lutte contre le dopage.
Notez aussi que certaines substances sont interdites uniquement en compétition, notamment les stimulants qui augmentent l’énergie, l’attention et la concentration des athlètes. La cocaïne et les amphétamines peuvent par exemple fournir un avantage psychologique en améliorant l’endurance mentale pendant les compétitions.
Bien qu’ils n’améliorent pas directement les performances physiques, les narcotiques et les cannabinoïdes peuvent également masquer la douleur, ce qui permet aux athlètes de continuer à concourir malgré des blessures. Ce blocage de la douleur peut offrir un avantage compétitif, notamment dans des sports où la tolérance à la douleur est cruciale comme la boxe ou la lutte.