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Des scientifiques ont reniflé des momies et voici ce qu’ils ont découvert

Des scientifiques ont reniflé des momies et voici ce qu’ils ont découvert

  • lundi 17 février 2025
  • 13

Lorsqu’on observe des objets anciens exposés dans les musées, on se concentre souvent sur leur aspect visuel. Pourtant, un élément crucial de leur histoire reste largement ignoré : leur odeur. Des chercheurs se sont intéressés aux effluves des momies égyptiennes et ont fait une découverte étonnante.


Un patrimoine sensoriel souvent oublié

L’archéologie sensorielle, une discipline en plein essor, s’attache à comprendre le passé à travers les sens autres que la vue. L’odorat, en particulier, offre un accès direct à des informations précieuses sur les matériaux utilisés, les méthodes de conservation et les rituels funéraires.

Dans le cadre d’un projet innovant, une équipe de chercheurs en collaboration avec l’Université de Ljubljana, l’Université de Cracovie et le Musée égyptien du Caire s’est intéressée aux senteurs des momies. L’objectif ? Comprendre comment elles étaient embaumées et évaluer l’évolution de leurs arômes au fil du temps.

Une méthode scientifique inédite

L’étude s’est penchée sur neuf momies égyptiennes, certaines exposées au public et d’autres conservées en réserve. Les chercheurs ont suivi un protocole strict afin de ne pas altérer ces précieux vestiges.


Les étapes clés de l’analyse

  1. Vérification chimique préalable : Certains corps ayant été traités avec des pesticides toxiques par le passé, des analyses ont été réalisées pour éviter tout risque pour les chercheurs.
  2. Prélèvement d’air : Des petits tubes ont été insérés dans les sarcophages pour capturer l’air stagnant.
  3. Analyses olfactives : Une équipe de huit experts formés à l’analyse sensorielle a ensuite senti et décrit les odeurs capturées.
  4. Analyse en laboratoire : L’air prélevé a été soumis à une chromatographie gazeuse, permettant de détecter les composés organiques volatils (COV) responsables des senteurs.

Des odeurs surprenantes

Contrairement aux idées reçues, les momies n’émettaient pas d’odeurs nauséabondes. Bien au contraire, les descriptions des experts faisaient état de senteurs boisées, florales, épicées et résineuses.

Parmi les composants identifiés :


  • Huiles de conifères : Utilisées pour l’embaumement.
  • Encens et myrrhe : Connus pour leurs propriétés antiseptiques et leur symbolique spirituelle.
  • Canelle et autres épices : Probablement employées pour parfumer le corps.
  • Graisses animales dégradées : Témoignant du processus de conservation.

Une découverte étonnante : Une des momies dégageait une forte odeur de thé noir. Après analyse, les chercheurs ont attribué ce parfum à la présence de caryophyllène, un composé aromatique retrouvé dans de nombreuses plantes et épices.

Crédits : CC BY-SA

Vers une reconstruction olfactive

Les chercheurs ne comptent pas s’arrêter là. L’étape suivante consistera à reproduire les odeurs des momies afin que les visiteurs du Musée égyptien puissent en faire l’expérience. Deux types de reconstitutions seront proposées :

  • Une version actuelle, basée sur les odeurs détectées aujourd’hui.
  • Une version historique, reconstituant l’odeur originale des momies à l’époque de leur ensevelissement.

Cette approche immersive permettra de mieux comprendre les rituels funéraires de l’Égypte ancienne et d’éveiller la curiosité du public d’une manière inédite.


Une nouvelle dimension pour les musées

L’expérience olfactive s’intègre dans une tendance plus large visant à enrichir les musées par des approches multisensorielles. D’autres projets similaires ont déjà été menés, comme la reconstitution des odeurs de Paris au XVIIIème siècle ou de bibliothèques historiques.

Pourquoi c’est important ?

  • Une immersion plus réaliste : Se plonger dans l’ambiance d’une époque.
  • Un accès à de nouvelles informations : Certaines odeurs peuvent révéler des pratiques oubliées.
  • Un outil pour la conservation : Comprendre comment les matériaux vieillissent et interagissent avec leur environnement.

D’ici 2026, les visiteurs du Musée égyptien du Caire pourront donc sentir les effluves des momies, une expérience unique qui transformera notre perception du passé.

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