Les recherches archéologiques menées par l’INRAP (Institut national de recherches archéologiques préventives) ont révélé des pratiques funéraires uniques à Dijon. Ces travaux, achevés en décembre 2024, mettent en lumière des sépultures de Gaulois enterrés en position assise, une particularité qui suscite l’étonnement des historiens et archéologues. Voici un décryptage complet de cette découverte exceptionnelle.
Une découverte unique au cœur de Dijon
Les fouilles, entreprises rue Turgot dans le centre de Dijon, ont permis de dégager treize sépultures datant de 300 à 200 avant notre ère, c’est-à-dire de la période de l’Âge du Fer. Ce site présente des caractéristiques rares : les défunts y ont été enterrés dans une posture assise, avec les jambes repliées de manière asymétrique. Cette posture inhabituelle intrigue les spécialistes, d’autant plus que toutes les inhumations étaient orientées vers l’ouest.
Selon les experts, cette orientation pourrait avoir une signification spirituelle ou symbolique, liée aux croyances gauloises. Certains associent l’ouest à un lieu mythique ou à l’au-delà, bien que ces interprétations restent sujettes à discussion.
Pourquoi des sépultures en position assise ?
L’état de conservation remarquable des dépouilles offre aux chercheurs l’occasion d’explorer cette pratique unique. Mais pourquoi ces individus ont-ils été enterrés de cette manière ? Plusieurs hypothèses sont avancées :
- Statut social élevé : Ces défunts pourraient appartenir à l’aristocratie gauloise, des guerriers ou des figures religieuses.
- Rites funéraires particuliers : La posture pourrait avoir une signification rituelle, évoquant une posture de méditation ou de repos éternel.
- Symbolisme religieux : Les Gaulois croyaient à la transmigration des âmes, et cette posture pourrait symboliser une préparation à un voyage spirituel.

Comparaison avec d’autres sites en France
En France, seuls neuf autres sites similaires ont été identifiés, ce qui renforce le caractère exceptionnel de cette découverte à Dijon. Ces sépultures étaient souvent associées à des lieux aristocratiques ou religieux, loin des nécropoles traditionnelles. Cette éloignement pourrait refléter une volonté de distinction sociale ou spirituelle.
Ce que nous apprennent les analyses scientifiques
Des analyses approfondies sont en cours pour mieux comprendre ces inhumations :
- Datation : Le carbone 14 a permis de dater précisément les sépultures.
- Anthropologie : L’étude des os permet d’identifier l’âge, le sexe et les éventuelles pathologies des défunts.
- Analyse isotopique : Cette technique aide à déterminer l’origine géographique et le régime alimentaire des individus.
Ces données permettront d’éclaircir le mode de vie de ces Gaulois et leur place dans la société de l’époque.
Les Gaulois et leurs pratiques funéraires
Les Gaulois, peuples de la protohistoire européenne, avaient des rites funéraires variés et élaborés. Parmi les pratiques connues :
- Inhumation traditionnelle : Les corps étaient souvent placés en position allongée dans des fosses simples.
- Crémation : Cette pratique était courante dans certaines régions, les cendres étant placées dans des urnes.
- Tombes monumentales : Les chefs ou guerriers étaient parfois enterrés sous des tumulus, accompagnés de riches offrandes.
La position assise découverte à Dijon constitue une exception notable, qui pourrait révéler une dimension symbolique encore méconnue.
Vers une meilleure compréhension de l’Âge du Fer
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives sur la société gauloise :
- Organisation sociale : Les défunts étaient-ils des élites ou des figures spirituelles ?
- Symbolisme funéraire : Cette posture reflète-t-elle une croyance commune ou un rite unique ?
- Rapport à la mort : Les Gaulois considéraient-ils cette posture comme un état de préparation à une vie après la mort ?
Tableaux :
Sites comparables en France
Lieu | Datation approximative | Position des défunts | Signification possible |
---|---|---|---|
Dijon (Bourgogne) | 300-200 av. J.C | Assise, jambes repliées | Rituels religieux ou élites |