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Des Gabonais protestent contre la vente aux enchères d’un ancien masque Fang à Montpellier

Des Gabonais protestent contre la vente aux enchères d’un ancien masque Fang à Montpellier

  • dimanche 27 mars 2022
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(Agence Ecofin) - La vente samedi 25 mars d’un masque Ngil de l’ethnie Fang lors d’enchères à Montpellier, a suscité les protestations d’une petite communauté gabonaise. Des protestations qui soulèvent à nouveau la problématique de la détention et la commercialisation d’objets précieux culturels africains par les anciennes puissances coloniales.


Lors d’enchères tenues hier samedi à l’hôtel des ventes de Montpellier, un ancien masque Fang a été adjugé pour la somme de 4,2 millions € (5,25 millions € avec les frais) à un acheteur non identifié. Extrêmement rare (seulement 10 exemplaires dans le monde selon les experts), la relique datant de la fin du 19ème siècle appartenait à la société secrète Ngil, et servait à des rituels justiciers.


Elle a été acquise vers 1918 et dans des circonstances inconnues par le gouverneur René-Victor Edward Maurice Fournier officiant à Dakar. Le fonctionnaire colonial l’a ramenée en France dans les année 20, ou plus d’un siècle après, elle a été retrouvée dans le grenier de sa demeure par sa famille. Initialement estimée à 400 000 € maximum, elle a donc largement dépassé les prévisions d’une vente qui n’était néanmoins pas du goût des Gabonais présents dans la salle.



Ces derniers ont protesté contre la commercialisation d’un objet important du patrimoine culturel de leur pays, acquis selon eux de manière injuste. Une problématique commune à de nombreux pays africains et d’ailleurs victimes de la colonisation. Certaines anciennes puissances coloniales comme la France et la Belgique ont consenti quelques restitutions, comme récemment celle des trésors royaux de l’ancien royaume du Dahomey, aujourd’hui République du Bénin.


Mais globalement, quantité d’objets culturels précieux pillés durant cette période se trouvent encore dans les musées européens et américains. Les demandes se multiplient du côté africain pour les récupérer. En marge du Salon international du livre débuté jeudi 24 mars à Alger, un forum sur la restitution des œuvres d’art africaines a préconisé une démarche mutualisée des pays concernés.



Il a aussi soulevé la nécessité de doter lesdits pays des infrastructures et des compétences nécessaires pour la conservation et la mise en valeur de ces pièces d’une valeur historique et financière inestimable.


Feriol Bewa


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