Dans le cadre d’une récente étude, des chercheurs ont analysé le risque d’extinction plus de 200 espèces de plantes. Celles-ci proviennent de Mésoamérique et sont génétiquement proches de plantes qui nous sont très familières telles que le maïs, l’avocat, les pommes de terre ou encore les haricots.
Des plantes sauvages qui risquent de disparaître
En agissant sur les écosystèmes, le dérèglement climatique affecte directement les plantes. Or, de nombreuses espèces végétales suscitent l’attention au sujet de leur protection. Néanmoins, il s’agit souvent d’espèces que l’on cultive ou présentant un intérêt écologique évident – comme les espèces-ingénieur (ou ingénieur d’écosystème). Pour les autres, la situation se complique car le risque d’extinction est logiquement plus conséquent.
L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a publié une étude dans la revue Plants, People, Planet le 6 septembre 2021. Dans le cadre de ces travaux, les chercheurs ont analysé les risques d’extinction de pas moins de 224 espèces de plantes originaires de Mésoamérique, une aire culturelle allant des plateaux centraux du nord du Mexique jusqu’au Costa Rica actuel. Ces espèces sont génétiquement proches d’autres que nous connaissons très bien : maïs, avocat, pommes de terre, haricots, piments, vanille, courges, coton et tomatille.

Des résultats plutôt inquiétants
Selon les résultats, 35 % des espèces étudiées sont menacées d’extinction, selon les critères de la liste rouge de l’UICN. Parmi les principales causes du problème, nous retrouvons la modification de l’habitat naturel des espèces afin de favoriser l’agriculture et l’élevage. Citons également l’utilisation d’herbicides, la présence d’espèces invasives (et de pathogènes) et l’exploitation forestière. Une dernière raison a également son importance : les prélèvements excessifs de ces mêmes espèces menacées. L’étude affirme notamment que les huit espèces du genre Vanilla présentes en Mésoamérique sont en danger (ou en danger critique) d’extinction. Par ailleurs, 92 % des taxons du genre Gossypium (coton) sont également sous la menace. C’est aussi le cas de 33 % des espèces de maïs du genre Zea et 44 % du genre Tripsacum.
José Sarukhán est coordonnateur national de la Commission nationale mexicaine pour la connaissance et l’utilisation de la biodiversité (Conabio). L’intéressé est formel : la diversité génétique de ces espèces fait l’objet d’une sous-représentation dans les banques de gènes. L’étude laisse donc penser que la préservation de cette diversité génétique est très importante. Il s’agit notamment de comprendre comment un groupe d’espèce peut s’adapter à des environnements parfois très différents. Il existe aussi un intérêt culturel – allant au-delà de l’aspect nourricier – car certaines plantes servent de médicaments chez certaines populations locales.