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Des chercheurs font une découverte clé sur « Lucy » (et ça nous concerne)

Des chercheurs font une découverte clé sur « Lucy » (et ça nous concerne)

  • vendredi 18 avril 2025
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Lucy, un spécimen d’Australopithecus afarensis vieux de 3,2 millions d’années, est souvent décrite comme étant poilue. De nouvelles preuves suggèrent toutefois qu’elle ne l’était pas. Cette découverte soulève de nouvelles questions sur l’histoire de la nudité.


Lucy : une fenêtre sur nos origines

Découverts en 1974 en Éthiopie par une équipe dirigée par Donald Johanson, les restes fossiles de Lucy ont fourni des informations inestimables sur l’anatomie et le mode de vie de nos lointains ancêtres. Nous savons notamment que Lucy mesurait environ un mètre et pesait aux alentours de trente kilogrammes. Physiquement, imaginez une combinaison de traits simiesques et humains, notamment des bras longs et une cage thoracique en forme de cloche, mais aussi un bassin et des genoux adaptés à la marche bipède.

Récemment, une reconstruction a montré que l’australopithèque pouvait redresser ses articulations du genou et étendre ses hanches de la même manière que les humains modernes, ce qui suggère que l’espèce pouvait se tenir debout bien droite. Le modèle a également révélé que les jambes de Lucy étaient beaucoup plus musclées que celles d’un humain moderne et d’une composition similaire à celle d’un bonobo (Pan paniscus).

Les fossiles associés à Lucy ainsi que les découvertes archéologiques dans la région ont aussi fourni des indices sur son mode de vie et son environnement. Nous savons que ce spécimen vivait probablement dans un environnement mixte de prairies et de forêts, ce qui aurait offert une variété de ressources alimentaires. L’étude de ses dents et de ses os suggère également un régime alimentaire varié, comprenant à la fois des plantes et des petits animaux.


La perte de poils

Traditionnellement, les représentations de Lucy la montraient recouverte d’une épaisse fourrure brun rougeâtre. Cette vision était basée sur des hypothèses concernant l’apparence des premiers hominidés, largement influencées par nos connaissances limitées de l’époque.

Cependant, des avancées récentes en analyse génétique ont apporté de nouvelles perspectives sur l’évolution de la pilosité chez nos ancêtres. Les recherches sur les poux humains ont notamment joué un rôle clé en révélant que la perte de la majeure partie de la fourrure chez nos ancêtres s’est produite il y a environ trois à quatre millions d’années. Cette découverte suggère que nos ancêtres, y compris les contemporains de Lucy, étaient probablement moins poilus que ce que l’on avait initialement supposé.

Cette perte de poils chez nos ancêtres peut être attribuée à plusieurs facteurs évolutifs. Tout d’abord, la thermorégulation pourrait avoir joué un rôle crucial. Une diminution de la couverture de poils aurait en effet permis une meilleure dissipation de la chaleur corporelle, particulièrement avantageuse dans des environnements chauds où la régulation de la température corporelle est essentielle pour la survie.


La réduction de la pilosité aurait également pu fournir une protection contre les parasites. Enfin, elle pourrait être liée à des facteurs d’attraction sexuels et sociaux. Une peau nue aurait en effet pu permettre une meilleure reconnaissance des signaux visuels et olfactifs entre individus, facilitant ainsi les interactions sociales et renforçant les liens au sein des groupes sociaux.

Lucy

Crédit : iStock

Enseignant avec un modèle de crâne Australopithecus africanus sur sa main. Crédits : Ivan Mattioli

Quelles implications ?

Ces nouvelles découvertes ont des implications profondes sur notre compréhension de l’évolution humaine. La perte de la fourrure a par exemple probablement joué un rôle crucial dans le développement de la transpiration comme principal mécanisme de refroidissement, ce qui aurait permis à nos ancêtres de chasser et de se déplacer sur de longues distances dans des environnements chauds.

De plus, ces révélations affectent la manière dont nous visualisons et interprétons nos ancêtres. Si Lucy était effectivement moins poilue, cela change notre conception de son adaptation environnementale et sociale. Par exemple, l’idée que les premiers humains étaient en grande partie nus pendant une période significative de l’évolution remet en question notre compréhension des interactions sociales et des comportements de ces ancêtres.

Enfin, ces découvertes peuvent influencer la manière dont les scientifiques reconstituent et présentent les hominidés dans les musées et les manuels scolaires. Une représentation plus précise de Lucy et de ses contemporains aide à éduquer le public sur les vérités de l’évolution humaine, au-delà des idées préconçues et des stéréotypes.

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