Une équipe d’archéologues municipaux a récemment fait une découverte fascinante dans le centre historique d’Alkmaar, aux Pays-Bas : un sol du 17e siècle partiellement recouvert d’ossements d’animaux. Ce phénomène rare, bien que documenté dans d’autres régions des Pays-Bas, reste énigmatique. Pourquoi des habitants du 15e siècle auraient-ils utilisé des os pour combler des trous dans leur sol au lieu de matériaux plus classiques comme des tuiles ? Cette trouvaille ouvre la porte à une multitude de questions sur les pratiques domestiques, les choix économiques, mais aussi les habitudes culturelles des habitants d’Alkmaar à cette époque.
Un sol mystérieux : la découverte d’Alkmaar
L’archéologie a toujours été une discipline capable de nous révéler des aspects méconnus de l’histoire, mais la découverte faite récemment dans le centre historique d’Alkmaar va au-delà des attentes habituelles. En fouillant les fondations d’une maison du 17e siècle, les archéologues ont mis à jour un sol recouvert d’os d’animaux, principalement des parties de métacarpes et de métatarses bovins, coupées à la même taille et disposées verticalement. La particularité de cette découverte est que ces os ont été utilisés pour combler des espaces dans le sol à la place de tuiles ou d’autres matériaux courants à l’époque.
Bien que l’état de conservation du sol ne permette pas encore une datation précise, il semble que ce type de sol osseux date probablement du 15e siècle, une période où des pratiques similaires avaient été observées dans d’autres villes de la province de Hollande-Septentrionale.
En effet, même si la maison où les os ont été découverts date du 17e siècle, il n’était pas rare à cette époque que de nouvelles constructions reposent sur des fondations plus anciennes, ici du 15e siècle, période durant laquelle l’utilisation des os dans les sols a été observée dans d’autres villes de la région.

Une pratique répandue
L’utilisation d’ossements d’animaux dans les sols du 15e siècle n’est pas totalement unique à Alkmaar. En effet, des archéologues ont déjà observé cette pratique dans d’autres villes néerlandaises, telles que Hoorn, Edam et Enkhuizen. Ces découvertes semblent indiquer qu’il s’agissait d’une solution utilisée par certains habitants pour combler les trous dans leurs sols, mais dans un cadre limité, et non une pratique courante sur l’ensemble du territoire. Cependant, le mystère persiste : pourquoi ces ossements ? Pourquoi ne pas avoir simplement utilisé des tuiles, un matériau disponible à l’époque et qui, selon les archéologues, n’était pas particulièrement coûteux ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les tuiles étaient en effet assez abordables à l’époque. Les archéologues écartent donc l’idée que les os aient été utilisés pour des raisons financières. Une autre possibilité est que ces os aient servi de simple remplissage dans un sol dégradé ou comme une solution temporaire avant l’utilisation de matériaux plus durables. Cependant, une autre explication plus intrigante pourrait être liée à un artisanat spécifique de l’époque.
Dans le contexte du Moyen Âge, de nombreux métiers impliquaient effectivement l’utilisation de matériaux d’origine animale à diverses fins, qu’il s’agisse de cuir, de corne ou même d’os. Ces derniers pouvaient être employés pour fabriquer des outils ou des objets décoratifs. Les os utilisés dans ces sols pourraient aussi avoir eu une fonction symbolique ou utilitaire au-delà de leur rôle de remplissage.
Un mystère toujours vivant
À ce jour, l’hypothèse la plus plausible reste celle d’un remplissage utilitaire, mais le mystère autour de cette pratique demeure. Il est encore difficile de comprendre si ces os avaient une signification plus profonde ou s’ils étaient simplement un substitut pratique aux matériaux de construction classiques. Les archéologues d’Alkmaar continuent d’investiguer, cherchant des indices supplémentaires qui pourraient éclairer cette découverte surprenante. En attendant, cette découverte rappelle que, même aujourd’hui, des siècles d’histoire nous échappent encore.