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Depuis quand les humains montent-ils à cheval ? Ces os nous rapprochent de la réponse

Depuis quand les humains montent-ils à cheval ? Ces os nous rapprochent de la réponse

  • lundi 6 mars 2023
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Quels ont été les premiers humains à monter à cheval ? Répondre à cette question est difficile dans la mesure où peu de restes équins survivent plus de quelques milliers d’années. Les restes de sellerie, faits de matières organiques, peinent également à résister à l’épreuve du temps. Cependant, il existe un autre moyen de sonder les origines de ces premiers cavaliers, en témoignent ces nouveaux travaux publiés dans la revue Science.


Les origines de l’équitation


L’utilisation des chevaux pour le transport fut une étape décisive dans le développement culturel humain. Le commerce et les échanges, ainsi que les conflits et les migrations ont en effet considérablement bondi avec l’augmentation de la vitesse et de la portée fournies par l’équitation.







Les recherches archéologiques, archéozoologiques et paléogénétiques sur les débuts de la domestication du cheval ont récemment connu de nombreux progrès. Malgré tout, les origines de l’équitation restent encore insaisissables. Nous savons grâce à des études antérieures que les chevaux étaient élevés pour leur lait il y a environ 5 000 à 5 500 ans. Cependant, cela ne confirme pas qu’ils aient été montés.


Comme dit en préambule, le matériel utilisé par les premiers cavaliers est rarement conservé et la fiabilité des pathologies dentaires et mandibulaires équines reste contestée. Cependant, l’équitation propose deux composantes en interaction : le cheval comme monture et l’homme comme cavalier. Aussi, les altérations associées à l’équitation dans les squelettes humains fournissent donc probablement la meilleure source d’information.


En effet, les primates (et donc les humains) ne sont pas faits pour s’asseoir à cheval. Sans selle ni étriers (ce que les premiers cavaliers n’avaient probablement pas), il faut alors user de mouvements compensateurs avec le bas du corps pour tenter de rester en équilibre. Or, de tels mouvements répétés laissent inévitablement des marques sur les os humains. Le tissu osseux du bassin et des fémurs peut par exemple s’épaissir et se densifier. Les os de la hanche peuvent également frotter les uns contre les autres et accumuler du calcium, tandis que les vertèbres peuvent se déformer.







Plusieurs individus à cheval il y a environ 5 000 ans


Dans le cadre de ces travaux, des chercheurs de l’Université d’Helsinki (Finlande) ont examiné ces symptômes du « syndrome de l’équitation » sur des restes squelettiques de plusieurs individus de la culture Yamnaya. Ces groupes ethniques vivaient il y a environ 5 000 ans dans ce qui est aujourd’hui le sud-est de l’Europe. Nous savons qu’ils parcouraient les steppes et conduisaient des chariots à roues. Nous savons aussi que les Yamnaya avaient des chevaux, mais les montaient-ils pour autant ? L’examen de ces restes suggère que oui. Les auteurs ont en effet relevé plusieurs marqueurs d’équitation dans un squelette de 4 500 ans découvert en Roumanie.


Pour confirmer davantage si les Yamnaya montaient à cheval, ils ont ensuite passé en revue tous les os de ce groupe sur lesquels ils pouvaient mettre la main, déterrés sur des sites en Bulgarie, en Tchéquie, en Hongrie et en Roumanie. Ce travail n’a pas été simple. En moyenne, environ la moitié des squelettes était préservée. Cependant, les moitiés préservées étaient souvent érodées.


Les auteurs ont tout de même pu évaluer les restes de 24 peuples anciens par rapport à une liste de six critères correspondant au premier squelette de Strejnicu. Ils ont alors diagnostiqué quatre autres ensembles d’os datant de 3021 à 2501 avant notre ère qui correspondent à au moins quatre des critères du syndrome de l’équitation.


cheval cavalier équitation
Un possible cavalier à Malomirovo, en Bulgarie. Crédits : Michał Podsiadło

En définitive, les chercheurs ont donc identifié cinq individus de culture Yamnaya affichant des changements dans la morphologie osseuse associées à l’équitation. Ce sont donc probablement les humains les plus anciens identifiés comme cavaliers jusqu’à présent.


Birgit Bühler, archéologue à l’Université de Vienne (Autriche), émet toutefois une petite réserve. Elle souligne en effet que les auteurs ont manqué l’un des critères clés du syndrome de l’équitation : la cavité de la hanche s’étirant verticalement en un ovale. Malheureusement, les chercheurs n’avaient pas le matériel squelettique à disposition. Les découvertes futures pourraient fournir aux archéologues les restes plus complets dont ils ont besoin pour confirmer les origines de l’équitation.



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