(Agence Ecofin) - Avec l’annonce de 2 tests réussis de vaccins anti-covid-19, on pourrait penser que le pire est passé notamment pour le secteur bancaire. Rien n’est toutefois certain, selon S&P Global Ratings. La situation des banques africaines notamment celles qui sont cotées est aussi à suivre.
L'annonce de deux tests réussis de vaccins contre la covid-19 a créé de l'espoir sur l'ensemble des places financières du monde. Les investisseurs ont foi en une reprise des affaires comme par le passé.
Rien n'est pourtant garanti, notamment en ce qui concerne les banques. Dans un document de projection sur 2021, l'agence de notation S&P Global Ratings est revenue sur les risques qui pourraient marquer le secteur.
On retrouve ainsi une aggravation ou prolongation des effets de la pandémie sur l’économie, des séquelles à plus long terme, des soutiens de court terme qui ont été accordés aux banques et aux emprunteurs, une hausse probable de l'endettement et des défauts de paiement d'entreprises, et une évolution du secteur immobilier défavorable à la qualité de crédit des banques.
En Chine, l’économie majeure qui a été la plus résiliente aux conséquences économiques de la pandémie, on a noté ces dernières semaines, une multiplication des défauts de paiement de certaines sociétés d’Etat. Même si leur poids sur le marché de la dette des entreprises chinoises est minime, cette situation provoque déjà l’inquiétude chez tous les prêteurs, y compris les banques.
Pour ce qui est de l’Afrique, on note que les banques cotées en bourse sont restées rentables, mais ont été fortement impactées par la hausse des coûts du risque, en rapport notamment avec l'accumulation des créances en difficulté. Dans les principaux marchés bancaires d'Afrique que sont : l'Egypte, le Kenya, le Nigeria, l'Afrique du Sud et la Tunisie, on relève un ralentissement de l'encours des crédits accordés aux acteurs économiques, et une hausse du portefeuille de créances douteuses.
Dans ces pays, les banques centrales ont accepté que certaines restructurations de dette soient effectuées au profit des emprunteurs. Mais si les effets de la pandémie ont été plus lents, ils sont souvent durables en Afrique, en raison d'une faible profondeur du marché de capitaux, et d'un temps de reprise qui peut prendre plus de temps.
Certains marchés bancaires d'Afrique ont légèrement surpris. C'est le cas des banques cotées sur la Bourse d'Abidjan où les bénéfices ont été à la hausse. Même si ces banques sont solidement ancrées sur leur marché, elles ne sont pas forcément représentatives d'un secteur qui compte plus de 100 institutions pour la même zone monétaire.
Idriss Linge
