(Agence Ecofin) - L’ambition tchadienne risque de buter sur une conjoncture économique difficile en raison de la crise sanitaire et de la grogne sociale, même si Emmanuel Macron a promis le soutien de la France au pays d’Afrique centrale.
L’armée tchadienne va doubler en taille d’ici la fin de l’année prochaine, a annoncé au Parlement ce vendredi, le général Daoud Yaya Brahim, ministre de la défense.
Le processus de recrutement déjà en cours vise à faire passer le nombre total de soldats à 60 000 d'ici la fin de 2022, contre 35 000 actuellement, selon les précisions du ministre.
« Nous avons déjà entamé le processus avec le recrutement et la formation des militaires et sous-officiers. L'objectif est de construire des unités d'élite capables de s'adapter à la guerre asymétrique à laquelle nos pays du Sahel sont confrontés », a déclaré le responsable.
Confronté à de multiples menaces sécuritaires, notamment les menaces des islamistes et des rebelles armés au nord du pays, le Tchad qui a perdu son président, le Maréchal Idriss Deby Itno dans des affrontements avec ces rebelles, dispose pourtant de l’une des armées à l’avant-garde de la lutte contre le terrorisme dans le sahel.
Ces dernières années, le pays qui a multiplié ses engagements militaires extérieurs en fournissant des contingents à la Minusma, à la force conjointe du G5 Sahel, ainsi qu’au Nord du Nigeria, veut continuer à marquer sa présence sur le théâtre des opérations.
Pour ces dépenses de défense supplémentaires, le gouvernement de transition compte le prochain budget, a expliqué le ministre de tutelle aux Parlementaires. Une équation qui sera difficile à résoudre quand on sait que la crise sanitaire a douché les espoirs d’une reprise rapide de l’économie tchadienne, mise à mal depuis plusieurs années.
Fiacre E. Kakpo