Une équipe de chercheurs annonce la découverte des restes d’un jeune homme tué il y a environ 3 600 ans par un tsunami créé par une gigantesque éruption volcanique. Les détails de ces travaux sont publiés dans les Proceedings of the National Academy of Sciences.
Une explosion cataclysmique
Il y a environ 3 600 ans, une éruption volcanique incroyablement puissante (classée en catégorie 7 sur 8 sur l’indice d’explosivité) s’est déroulée à Théra (actuellement Santorin), en mer Égée, entre le sud de la Grèce et le sud de la Turquie.
L’explosion, que l’on estime cent fois plus forte que celle à l’origine de la destruction de Pompéi, aura fait plus de 30 000 victimes, transformant radicalement la topographie de la région. L’événement fut d’ailleurs si puissant qu’il est aujourd’hui considéré comme responsable du déclin de la civilisation minoenne sur l’île de Crète.
Or, nous savions que tout comme ce fut le cas à Pompéi plusieurs siècles plus tard, l’ancienne ville de Akrotiri, construite sur l’île, avait été ensevelie sous une couche épaisse de cendres et de pierres ponces. Toutefois, l’éruption a également entraîné d’autres conséquences, notamment la formation de plusieurs tsunamis.
En règle générale, les tsunamis ont tendance à emporter au large ce qu’ils happent au niveau de côtes, à la faveur du retrait des eaux. C’est pourquoi les restes des personnes tuées lors de ces événements ont tendance à disparaître. Pour le cas qui nous intéresse aujourd’hui, aucun corps humain victime de l’éruption de Thera n’avait jusqu’à présent été retrouvé. C’est désormais chose faite.

Un homme et un chien
Le site avait déjà livré plusieurs artefacts datant de l’âge du bronze au cours de ces dernières années, mais ce n’est que récemment que les chercheurs ont isolé des preuves de plusieurs tsunamis successifs.
Les restes d’un jeune homme ont en effet été retrouvés sur un site de fouille le long d’un rivage de la baie de Çeşme, dans l’ouest de la Turquie. Ces restes ont été retrouvés poussés contre un mur de soutènement.
En plus des restes du jeune homme, les chercheurs ont également trouvé les restes d’un chien dans l’embrasure d’une porte située à proximité. La datation au radiocarbone des matériaux entourant ces restes suggère que l’homme comme le chien sont morts en 1612 av. J.-C., ce qui permet désormais de dater précisément l’éruption de Thera.
Enfin, les chercheurs soulignent avoir également isolé des « fosses difformes », probablement créées par des personnes à la recherche de victimes peu de temps après le tsunami.