Une équipe d’archéologues annonce avoir récemment découvert une chemise de nuit d’enfant vieille d’environ 1 900 ans remarquablement bien conservée. Orné de « noeuds » inhabituels, le vêtement a été trouvé dans la célèbre Grotte des Lettres, en Israël, qui a déjà donné lieu à d’autres découvertes archéologiques importantes.
Une grotte exceptionnelle
La Grotte des Lettres, également connue sous le nom de Nahal Hever, est située dans la région du désert de Judée, en Israël. Découverte en 1960 par des archéologues à une quinzaine de mètres de hauteur, creusée dans une falaise, elle est notamment célèbre pour avoir permis la mise au jour d’importants manuscrits anciens, notamment des parchemins et autres documents bibliques datant de l’époque du Second Temple à Jérusalem (516 av. J.-C. à 70 apr. J.-C.).
Parmi eux figuraient des fragments du Livre de Baruch, des passages du Livre d’Ézéchiel et autres écrits religieux. Ces documents, tout comme les célèbres Manuscrits de la mer Morte découverts dans d’autres grottes de la région, ont permis aux chercheurs de glaner des informations précieuses sur la vie et la spiritualité des Juifs de l’Antiquité.
Un vêtement simple pour protéger du mal ?
Plus récemment, des archéologues y ont découvert un vêtement d’enfant datant de la même période, probablement une chemise de nuit. Même si d’autres textiles de ce genre ont déjà été trouvés ailleurs dans le pays, celui-ci se démarque par la présence de « noeuds » qui n’apparaissent nulle part ailleurs.
« Ces derniers apparaissent comme de petits pendentifs au bas du vêtement, créés en nouant une partie du tissu autour de substances connues pour leurs qualités protectrices : résine, sel, sulfate de fer, asphalte, henné, graines et autres matériaux non identifiés« , détaille le Dr. Orit Shamir, spécialiste du textile de l’Autorité israélienne des antiquités. « La reliure a été réalisée en enroulant plusieurs fois un fil de lin autour du tissu« .

Cette chemise de nuit aurait été fabriquée à partir de deux morceaux de tissu cousus ensemble le long de leurs bords supérieurs, laissant un espace permettant au propriétaire de passer la tête.
Les archéologues notent également que l’épaisseur et la densité des fils ne sont pas uniformes. La technique de tissage est par ailleurs simple et des erreurs ont été parfois commises. « La couture de la tenue n’est pas non plus méticuleuse, et le vêtement présente plusieurs trous, dont certains résultent de l’usure« , peut-on lire dans le communiqué. Pour ces raisons, l’équipe suggère que cette chemise de nuit servait probablement de sous-vêtement porté sous un vêtement supérieur décoratif en laine colorée.
Quant à l’objectif de ces fameux « noeuds », les archéologues pensent qu’ils permettaient probablement, aux yeux de la mère, de protéger l’enfant du mal et de la maladie.