(Agence Ecofin) - Surnommé « Baba » Tandja, l’ancien président nigérien est décédé le 24 novembre à Niamey à 82 ans. Mamadou Tandja a dirigé son pays pendant 10 ans. La cause de son décès n'est pas précisée. Un deuil de 3 jours a été décrété.
L’ex-chef d’Etat nigérien, Mamadou Tandja (photo) n’est plus. Celui qui a dirigé le pays du 22 décembre 1999 au 18 février 2010 est décédé à l’Hôpital de référence de Niamey dans sa 82e année.
« Le président de la République et le gouvernement ont le regret de vous annoncer le décès de son Excellence Tandja Mamadou, ancien président de la République du Niger, décès survenu ce jour 24 novembre à Niamey », selon un communiqué de la présidence lu à la Télévision publique nigérienne. « Un deuil de trois jours sera observé sur toute l'étendue du territoire national », conclut le texte.
Mahamadou Issoufou, l’actuel chef de l’Etat, a exprimé sur twitter sa «profonde émotion ».
C’est avec une profonde émotion que je viens d’apprendre le rappel à Dieu de Son Excellence Tandja Mamadou ancien Président de la République du Niger. A sa famille éplorée, et au peuple nigérien, j’adresse mes vives et sincères condoléances. Que son âme repose en paix. -IM
— Issoufou Mahamadou (@IssoufouMhm) November 24, 2020
Né à Maïné-Soroa dans la région de Diffa en 1938, Mamadou Tandja entre très tôt dans le paysage politique nigérien et devient ministre de l’Intérieur du général Ali Saïbou, successeur du président Seyni Kountché.
Candidat malheureux à l’élection présidentielle de février 1993, et de janvier 1996, il remporte celle d’avril 1999 au second tour face à Mahamadou Issoufou, avec 60 % des voix.
Menant une politique d’austérité, son premier mandat a été marqué par des manifestations publiques. Il est toutefois réélu pour un second mandat en novembre 2004, toujours face à Mahamadou Issoufou.
En juin 2009, le président Tandja souhaite une modification de la Constitution vers un régime complètement présidentiel, avec une extension exceptionnelle de son mandat de trois ans supplémentaires pour achever les chantiers entrepris. Il est supporté par une partie de la population qui appelle à la « Tazarché », (continuité en haoussa), mais voit se dresser contre lui une opposition menée entre autres par l’actuel chef de l’Etat.
Pour mettre fin à la crise politique qui s’installe alors dans le pays, une partie de l’armée dirigée par le général Salou Djibo le renverse, le jeudi 18 février 2010. Placé en résidence surveillée, le désormais ex-chef d’Etat a gardé ses distances avec la scène politique nationale après sa libération.
Son décès survient, alors que les Nigériens s’apprêtent à élire, le 27 décembre prochain, leur nouveau président de la République.
Mawulolo Ahlijah