Aux États-Unis, des chercheurs ont mis au point un dispositif qui intègre des LED capables de cibler les zones cancéreuses inaccessibles aux techniques de luminothérapie classiques. Cette innovation s’appuie sur un procédé ingénieux : l’injection d’un agent photosensible au cœur même de la tumeur.
Corriger un important défaut avec des LED miniatures
En médecine, les dispositifs non invasifs à des fins de diagnostic ou de traitement sont de plus en plus plébiscités. Citons notamment le développement en 2018 d’une nouvelle technique très prometteuse pour corriger la vision ou encore le lancement d’un test en 2019 pour la détection précoce des maladies intestinales. En juin 2024 dans la revue Photodiagnosis and Photodynamic Therapy, des chercheurs de l’Université de Notre Dame (États-Unis) affirment avoir mis au point des LED de la taille d’un grain de riz. L’objectif ? Atteindre des zones cancéreuses difficiles d’accès pour les techniques de luminothérapie habituelles.
Rappelons que malgré son efficacité, la luminothérapie présente un important défaut : seuls les cancers superficiels peuvent être traités. Cette technique utilise en effet la lumière visible et la lumière infrarouge proche absorbées seulement par les tissus superficiels. Autrement dit, leur capacité de pénétration est très faible. Les scientifiques américains ont donc tenté de remédier à ce problème avec leur dispositif implantable sans fil muni de LED miniatures.
Une mort cellulaire par pyroptose
Afin de cibler les cellules malignes avec précision, même lorsqu’elles se trouvent profondément enfouies dans les tissus, les os, voire le sang, le dispositif injecte un agent photosensible. Lorsque cet agent est activé par les LED, il va catalyser une réaction et transformer la lumière en énergie capable de tuer les cellules visées. Autrement dit, l’oxygène environnant devient une sorte de poison pour les cellules, ce qui provoque leur autodestruction.

« Notre objectif est d’induire juste un peu de mort cellulaire par pyroptose, ce qui déclenchera ensuite l’attaque du cancer par le système immunitaire », a déclaré Bradley Smith, l’un des chercheurs de l’étude.
Malgré cette innovation très intéressante, le chemin vers une application clinique est encore long. Les scientifiques sont en effet sur le point de pratiquer des essais sur des rongeurs afin de confirmer l’efficacité de la pyroptose, une mort cellulaire programmée inflammatoire. En cas de succès, cela pourrait révolutionner l’approche thérapeutique des cancers profonds. De plus, il faut savoir que cette technique limite les dommages collatéraux aux tissus sains qui se trouvent à proximité et cela ouvre donc la porte vers une réduction des effets indésirables des thérapies anticancéreuses.