(Agence Ecofin) - Cette semaine en Afrique, le Tanzanien Faustine Englebert Ndugulile a été nommé Directeur régional de l'OMS pour l'Afrique, succédant à Dre Matshidiso Moeti. L’Africa CDC appelle à une réponse coordonnée à l’épidémie de mpox, alors que l’Allemagne a offert 100 000 doses de vaccins pour soutenir la lutte en Afrique. Ceci alors que les cas évoluent en Côte d'Ivoire, Tanzanie et Gabon…
L’épidémie de mpox en Afrique
L’Africa CDC appelle à une réponse coordonnée et à une approche intégrée
Ce samedi 24 août, l’Africa CDC ( Centres de contrôle des maladies d’Afrique) a adressé une lettre urgente aux ministres de la Santé de tout le continent, demandant une réponse coordonnée face à la propagation accélérée du mpox.
@AfricaCDC is taking decisive steps to combat the #Mpox outbreak. We have established a Continental Incident Management Team, mobilized $10.4 million from the @_AfricanUnion, secured 285,000 doses of the @BavarianNordic Mpox vaccine, and are advocating for local vaccine… pic.twitter.com/8ktMsvzzyl
— Jean Kaseya (@JeanKaseya2) August 28, 2024
Le Dr Jean Kaseya, Directeur Général de l’Africa CDC, a souligné que les cas avaient presque triplé depuis le début de l’année 2024, avec une létalité de 2,9 %. Sa lettre appelle à une approche globale combinant tests de laboratoire, évaluation clinique, et données épidémiologiques pour un diagnostic précis. Avec plus de 21 000 cas signalés dans 13 États membres de l’Union Africaine, il était essentiel, selon lui, de renforcer les capacités de dépistage et d’améliorer la sensibilisation pour éviter une propagation incontrôlée.
L’Allemagne offre 100 000 doses de vaccins à l’Afrique
L’Allemagne a décidé de soutenir l’Afrique dans la lutte contre l’épidémie de mpox en offrant 100 000 doses de vaccins. Avec plus de 18 000 cas confirmés et 535 décès, l’Afrique, notamment la RDC et le Burundi, est sévèrement touchée. Ce don vise à renforcer les efforts de vaccination, déjà soutenus par l’Union africaine, qui prévoit le déploiement de 2 millions de doses en 2024. Bien que récurrente, l’épidémie de mpox se propage actuellement avec une nouvelle variante du virus.
Situation en Côte d'Ivoire
La Côte d'Ivoire comptabilise 32 cas confirmés de mpox dans 15 districts sanitaires sur 113. Lors d’une conférence de presse le 24 août 2024, le Ministère de la Santé a détaillé les zones touchées : Tabou, Yopougon, Koumassi, Cocody-Bingerville, Abobo, Yamoussoukro, Sakassou, Méagui, Kani, Dianra, Daoukro, Bouna, Danané et Soubré.
Recherche médicale/ La gestion du Mpox : l’IPCI est en charge de la confirmation des cas suspectshttps://t.co/pmpSoD022E
— Institut Pasteur de Côte d'ivoire (@InstitutPastCI) August 30, 2024
Les recommandations incluent l'évitement des contacts avec les rongeurs et les individus infectés, le lavage régulier des mains, l’isolement des malades, et l’utilisation d’équipements de protection lors des soins. Les autorités rassurent que la situation ne constitue pas encore une épidémie localisée significative, bien que des mesures préventives soient nécessaires pour contenir la propagation.
Préparation en Tanzanie
Face au défi croissant du mpox, le ministère tanzanien de la Santé intensifie ses efforts. Si aucun cas n’a encore été signalé dans le pays d’Afrique de l’est, des mesures rigoureuses sont néanmoins mises en place. Elles incluent : renforcement des contrôles sanitaires aux frontières, surveillance communautaire accrue, et préparation des établissements de santé. De plus, annonce-t-on, des campagnes de sensibilisation seront menées pour informer la population des signes de la maladie et des précautions à prendre. Les Tanzaniens sont encouragés à signaler tout symptôme suspect et à maintenir des pratiques d’hygiène strictes pour éviter l’introduction du virus.
Premier cas au Gabon
Le Gabon a confirmé son premier cas la semaine dernière (le 22 août 2024), selon le ministère de la Santé. Il s'agit d'un ressortissant gabonais récemment revenu d'Uganda, où l’épidémie est active. Le patient, âgé de 30 ans, a développé des symptômes typiques après son retour.
Comment se transmet la #Mpox ⬇️#VarioleSimienne pic.twitter.com/A4yMkTiv3Z
— OMSGabon (@OMS_GABON) August 29, 2024
Bien que son état soit stable, les autorités ont renforcé les mesures de surveillance et de prévention. On appelle naturellement à la vigilance et au respect des mesures d’hygiène pour éviter la propagation du virus.
Kenya : deuxième cas confirmé
Un jour après le Gabon, c’est le Kenya qui a annoncé avoir identifié un deuxième cas de mpox, dans le comté de Busia. Il s’agit d’un chauffeur routier présentant des symptômes du virus après un voyage dans la République Démocratique du Congo. Isolé et pris en charge localement, ce cas a intensifié les mesures de surveillance dans la région. La ministre de la Santé, Deborah Barasa, a indiqué que 40 échantillons sur 42 testés étaient négatifs.
Le Tanzanien Faustine Englebert Ndugulile va prendre la tête de l’OMS-Afrique
L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la Région Afrique a un nouveau directeur. Dr Faustine Englebert Ndugulile, originaire de Tanzanie, a été élu pour être le prochain Directeur régional pour la Région. C’était en marge de la 74e session du Comité régional, qui s’est tenue cette semaine à Brazzaville (Congo).
Congratulations, our brother Dr Faustine Engelbert Ndugulile for your nomination as @WHO Regional Director for Africa. Well deserved win. We are confident that you will steer Africa to greater heights! pic.twitter.com/nrU7aK1pvH
— Dr Deborah Mlongo Barasa (@DeboraBarasa) August 28, 2024
Ce dernier succède à Matshidiso Moeti, en poste depuis dix ans. Ndugulile commencera officiellement ses fonctions en février 2025, après approbation lors de la 156e session du Conseil exécutif de l’OMS à Genève. Dans son discours, ce dernier a exprimé son engagement à améliorer la santé en Afrique et a promis de poursuivre les réalisations de son prédécesseur. L’éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS, a salué cette nomination et remercié les autres candidats pour leurs contributions. Dre Moeti, dont le mandat a été marqué par des avancées significatives, ainsi que des défis comme la pandémie de Covid-19, a souhaité plein succès à Ndugulile. Les autres candidats au poste étaient Dr Boureima Hama Sambo (Niger), Dr Ibrahima Socé Fall (Sénégal), et Dr Richard Mihigo (Rwanda).
74e session de l’OMS Afrique à Brazzaville
Sous le thème « Un monde mobilisé pour la santé, la santé pour tout le monde », la 74e session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique a réuni les ministres de la Santé des 47 pays membres ainsi que le Directeur général de l’OMS. Le président congolais Denis Sassou N’Guesso a inauguré les débats, axés sur le renforcement des systèmes de santé africains et la réduction de la mortalité infantile évitable. Le Congo, pays hôte, a annoncé une augmentation de 50 % de sa contribution à l'OMS, soulignant son engagement pour un financement durable de la santé en Afrique.
Santé en Afrique : le WIT appelle à une révolution technologique
C’est aussi dans ce contexte de nouveau challenge sanitaire que le Webber Institute of Technology (WIT), une université basée à Dakar au Sénégal, appelle à une “révolution technologique” en mettant en avant la télémédecine comme solution pour surmonter les défis sanitaires en Afrique subsaharienne. Alors que la région supporte 24 % de la charge mondiale de morbidité avec seulement 3 % du personnel médical global, la WIT veut mettre en avant la télémédecine pour améliorer l’accès aux soins malgré des défis comme la connectivité limitée et la méfiance envers les consultations à distance. A cet égard, elle cite des initiatives comme Babyl au Rwanda et Hello Doctor en Afrique du Sud, qui montrent que cette technologie peut réduire les inégalités. L’institut envisage ainsi une approche hybride pour renforcer la confiance des patients et améliorer l’accès aux soins.
Nigeria : épidémie de diphtérie à Zaria avec trois enfants décédés
Le 26 août 2024, une épidémie de diphtérie a été confirmée à Tukur Tukur, Zaria, au Nigéria, faisant trois victimes parmi les enfants. Selon le Dr Bello Yusuf Jamo, secrétaire exécutif du Kaduna State Primary Healthcare Board, cette épidémie survient dans un contexte de faible couverture vaccinale. Les enfants décédés faisaient partie des réticents à la vaccination. Les autorités, en collaboration avec l’OMS, ont lancé une campagne de vaccination d’urgence, immunisant plus de 1000 enfants et renforçant les efforts de sensibilisation. Le Dr Jamo appelle à un renforcement des campagnes pour protéger les communautés vulnérables.
Nigeria : cinq décès suspects à Jigawa
Toujours au Nigéria, une mystérieuse épidémie, soupçonnée d’être du choléra, a causé la mort de cinq personnes dans le quartier de Diginsa, État de Jigawa, au Nigéria. Les premiers cas, signalés à Mara, se sont propagés à plusieurs villages voisins, indique-t-on ce début de semaine (le 25 août 2024). Si la réponse initiale a été lente, ce qui a compliqué la situation, les autorités ont tout de même déployé une équipe médicale et établi une unité d'isolement à l’hôpital général de Birniwa. Dans le même temps, un projet de loi visant à renforcer la sécurité sanitaire publique, est à l’étude.
Soudan : épidémie de choléra dans un contexte de crise
A l’Est, le Soudan, déjà en crise en raison d’un conflit prolongé, est confronté à une épidémie de choléra ayant causé 22 décès et infecté 354 personnes récemment.
Selon le ministre de la Santé, Haitham Mohamed Ibrahim, cette crise serait due aux conditions météorologiques extrêmes et à la contamination de l’eau potable, aggravées par les inondations. Avec des infrastructures essentielles détruites dans 12 provinces, l’accès à l’eau potable est gravement affecté.
De son côté, l’OMS appelle à une intervention d’urgence, incluant la distribution d’eau propre, de kits d’hygiène, et la mise en place de cliniques mobiles pour fournir des soins essentiels et contenir la propagation du choléra.
Ayi Renaud Dossavi
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