Les graines, des éléments essentiels à la reproduction des plantes, sont au cœur de la diversité végétale qui recouvre la Terre. Elles nous fournissent la nourriture, l’oxygène et de nombreux produits indispensables à notre quotidien. Mais d’où les premières graines viennent-elles ? Comment ces petites structures ont-elles évolué pour donner naissance aux végétaux que nous connaissons aujourd’hui ?
Les premières plantes terrestres : des spores aux graines
L’histoire des graines commence il y a environ 450 millions d’années, lorsque les premières plantes ont commencé à coloniser les terres émergées. Ces premières formes de vie végétale étaient bien différentes des plantes actuelles. Les mousses, les algues et les fougères se reproduisaient par exemple par spores. Contrairement aux graines, il s’agit de petites cellules unicellulaires qui contiennent l’ADN d’une plante mère. Lorsqu’elles se déposent dans un environnement humide et propice, elles peuvent germer et se développer en nouvelles plantes.
Cependant, les spores présentent des limites. Leur petite taille et leur manque de protection les rendent sensibles à la dessiccation et aux conditions climatiques extrêmes. C’est là que les graines entrent en jeu. Apparues vers la fin du Dévonien (il y a 419 à 359 millions d’années), elles représentaient une avancée évolutive majeure.
À un certain point de l’évolution, il y a environ 360 millions d’années, certaines plantes ont commencé à développer des structures plus complexes pour améliorer leurs chances de reproduction. Une mutation aléatoire dans l’ADN d’une plante aurait pu conduire à la formation d’une structure qui protège l’embryon, un peu comme un œuf dans le règne animal, mais dans le monde végétal.
Les premières plantes à graines étaient des plantes non florales, appelées gymnospermes, qui se reproduisaient sans fleurs ni fruits, mais en produisant des graines exposées. Les fossiles de plantes comme Elkinsia polymorpha montrent des graines bien formées datant du Famennien, une époque proche de l’apparition des premières plantes à graines.

La différence entre spores et graines
Les graines sont plus complexes que les spores. Elles sont des organismes multicellulaires, constitués d’un embryon végétal, d’un réservoir de nourriture et d’une enveloppe protectrice. Ces caractéristiques leur confèrent plusieurs avantages par rapport aux spores. Par exemple, elles sont beaucoup plus grosses et peuvent stocker de la nourriture, ce qui permet à la jeune plante de se développer plus rapidement après la germination. De plus, leur coque dure sert de protection contre les conditions climatiques difficiles, notamment contre la dessiccation.
Une des particularités de ces structures est aussi leur capacité à entrer en dormance. Cette capacité à ralentir leur développement pendant une période prolongée permet à une graine de voyager dans le temps. Certaines peuvent en effet rester viables pendant des centaines, voire des milliers d’années jusqu’à ce que les conditions deviennent propices à leur germination. Cette caractéristique a joué un rôle essentiel dans l’évolution des plantes, car elle a permis aux espèces végétales de s’adapter aux changements climatiques et de se diversifier en réponse à des environnements variés. Certaines graines peuvent aussi rester cachées dans le sol pendant des décennies avant de germer, un phénomène observé pour certaines plantes anciennes qui ont pu germer après des milliers d’années de dormance.
L’impact des graines sur la diversité des plantes
L’évolution des graines a permis une diversification spectaculaire des plantes. Grâce à leur capacité à protéger l’embryon, à stocker des nutriments et à survivre à des conditions environnementales difficiles, elles ont en effet permis aux plantes de se développer dans des habitats variés, allant des régions tropicales humides aux déserts arides. Ces adaptations ont facilité leur dispersion et leur installation dans des zones géographiques de plus en plus diverses, favorisant également l’apparition de nouvelles espèces adaptées à des conditions spécifiques.