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Comment les ptérosaures pourraient inspirer le développement de nouveaux avions

Comment les ptérosaures pourraient inspirer le développement de nouveaux avions

  • jeudi 13 février 2025
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Et si l’un des secrets des avions du futur se trouvait dans les os d’une créature disparue depuis des millions d’années ? Grâce à des techniques d’imagerie de pointe, des scientifiques ont en effet découvert que les os des ptérosaures, en apparence fragiles, étaient en réalité dotés d’un ingénieux réseau de micro-canaux leur conférant à la fois légèreté et résistance. Cette découverte ouvre la voie à des applications prometteuses dans l’aéronautique et l’aérospatiale, notamment via l’impression 3D de matériaux plus performants. 


Les ptérosaures : maîtres du vol préhistorique

Les ptérosaures sont parmi les créatures les plus impressionnantes ayant peuplé la Terre. Ces reptiles volants ont vécu entre 228 et 66 millions d’années avant notre ère et se sont adaptés à une grande diversité d’environnements. Certains d’entre eux, comme le Quetzalcoatlus, pouvaient atteindre une envergure de onze mètres, soit l’équivalent d’un petit avion.

Mais comment de tels géants ont-ils pu voler ? Contrairement aux oiseaux, qui possèdent des plumes et une structure osseuse allégée, les ptérosaures avaient des membranes alaires tendues entre leurs membres. Leur principal atout résidait dans leurs os creux qui, tout en étant extrêmement légers, devaient également être suffisamment résistants pour supporter les contraintes du vol.

Ce paradoxe entre légèreté et solidité a longtemps intrigué les paléontologues et les ingénieurs. Jusqu’à récemment, on pensait que les os des ptérosaures ressemblaient simplement à ceux des oiseaux modernes, mais la nouvelle étude révèle une complexité insoupçonnée offrant un potentiel d’inspiration technologique inédit.


Une découverte révolutionnaire sur leur structure osseuse

Pour percer ce mystère, une équipe de scientifiques dirigée par Nathan Pili, doctorant à l’Université de Manchester, a utilisé la tomodensitométrie à rayons X afin de numériser en 3D des os fossilisés de ptérosaures avec une précision inégalée.

Leurs observations ont révélé que ces os, bien que creux, n’étaient pas uniformément vides : ils étaient traversés par un réseau complexe de micro-canaux mesurant environ un vingtième de la largeur d’un cheveu humain. Initialement, ces structures étaient supposées ne jouer qu’un rôle biologique, facilitant le transport de nutriments et la croissance osseuse. Toutefois, une autre fonction, encore plus fascinante, a été mise en évidence.

Ces minuscules canaux avaient en effet une influence directe sur la résistance mécanique des os. Lorsqu’une microfissure apparaissait à la surface, elle ne progressait que jusqu’au premier canal rencontré, qui en stoppait net la propagation. En d’autres termes, la structure interne des os des ptérosaures leur permettait de limiter les fractures et d’assurer une meilleure longévité. Il s’agit d’un mécanisme de défense biomécanique que la nature a perfectionné au fil des millions d’années.


Cette découverte a immédiatement attiré l’attention des ingénieurs spécialisés dans les matériaux de haute performance, notamment dans l’aviation et l’aérospatiale.

ptérosaures
Cette illustration montre comment la microstructure des os de ptérosaures pourrait être reproduite dans des matériaux aérospatiaux. Crédits : Université de Manchester

Une source d’inspiration pour l’aviation moderne

L’une des grandes préoccupations de l’industrie aéronautique est de concevoir des avions toujours plus légers, tout en garantissant leur robustesse et leur sécurité. L’utilisation de matériaux composites et de métaux imprimés en 3D s’est déjà imposée comme une solution d’avenir, mais la résistance aux fissures reste un défi majeur.

En s’inspirant de la microstructure des os de ptérosaures, les chercheurs envisagent de reproduire un mécanisme similaire dans la fabrication des composants d’avion. L’idée serait d’introduire des micro-canaux dans les matériaux afin d’empêcher la propagation des fissures, comme c’est le cas naturellement dans les os de ces reptiles volants.

L’impression 3D de métaux complexes permettrait d’intégrer ces microstructures directement dans les pièces d’avions ou de véhicules spatiaux, révolutionnant ainsi les méthodes de fabrication actuelles.

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