Actuellement, la Chine compte des dizaines de milliers de salles d’études qui intègrent une IA pour le tutorat. Néanmoins, les autorités pourraient s’intéresser de plus près aux sociétés qui proposent ce genre de service. En effet, le tutorat est de plus en plus réglementé dans ce pays.
Un procédé intrusif, mais assez plébiscité avec l’IA
En Chine, il existe des salles d’études du futur, dans lesquelles l’intelligence artificielle prend la place du professeur. Il en existerait environ 50 000 dans tout le pays. Face à une tablette dotée d’un logiciel d’apprentissage, des élèves de huit à dix-huit ans travaillent leurs cours. L’IA liste les erreurs des élèves et ajuste leurs révisions en fonction de chaque profil. Évidemment, il s’agit d’un procédé assez intrusif, source de pression pour ces jeunes, mais les parents semblent l’apprécier. Il faut dire que cette solution peut dans les faits se substituer aux services de tutorat classiques qui impliquent un professeur humain (à la faveur de tarifs moins onéreux).
Seulement, voilà, le tutorat est très fortement réglementé en Chine, surtout depuis ces dernières années. Depuis 2021, les organismes de tutorat doivent obligatoirement s’enregistrer auprès du gouvernement. Ils doivent également appliquer des tarifs encadrés, respecter des horaires précis en dehors des cours et surtout ne tirer aucun profit de cette activité. Autrement dit, le tutorat est, du moins en théorie, devenu une activité non lucrative dans ce pays, comme l’explique le média chinois Sixth Tone dans un article du 22 janvier 2025.

Une fin déjà annoncée ?
Les sociétés du secteur ont donc tenté de s’adapter à la situation pour continuer à faire du profit. Désormais, elles se présentent comme étant des fournisseuses de services technologiques ou de médias culturels afin d’éviter d’être considérés comme des services éducatifs. Ces sociétés misent donc sur la notion de mise à disposition de conditions d’autoapprentissage, en l’absence de tout professeur humain. Ainsi, la communication commerciale de ces organismes est abondamment soignée dans ce but.
En Chine, la pression sur les élèves et autres étudiants est très forte. En 2024, le pays a même mis en place un dispositif basé sur l’IA pour détecter les fraudes au célèbre Gaokao. Il s’agit de l’examen final des études secondaires, dont l’issue conditionne largement les admissions aux universités les plus prisées du pays, et donc leur avenir professionnel.
Dans ce contexte, les sociétés en question tentent de démontrer que leurs tablettes ne contiennent pas d’IA et que les informations qu’elles contiennent ne sont guère plus guidées et interactives que celles qui se trouvent habituellement en accès libre sur Internet. Cependant, les autorités chinoises pourraient multiplier les contrôles et remettre ces organismes dans le bon sens en ce qui concerne la loi.