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Chanter ou se battre : ces baleines ont fait leur choix

Chanter ou se battre : ces baleines ont fait leur choix

  • lundi 20 février 2023
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Chez les baleines à bosse de la côte est australienne, la population des mâles ne cesse d’augmenter depuis la fin de la chasse commerciale. En réponse, ceux qui se démarquaient autrefois par le chant auraient finalement adapté leur tactique d’accouplement en seulement quelques années, privilégiant désormais les compétitions physiques. Les détails de l’étude sont publiés dans Nature Communications.


Comme beaucoup d’autres populations de baleines à bosse, celle de l’est de l’Australie a été chassée jusqu’à la quasi-extinction dans les années 1960. À cette époque, on ne dénombrait que 200 spécimens dans la région. La fin de la chasse, signée dès 1986, et les mesures de protection qui ont suivi ont néanmoins permis à ces grands mammifères de retrouver leur nombre d’antan. Ainsi, on en dénombre aujourd’hui plus de 25 000.







Des études récentes ont montré que la plasticité comportementale dans les stratégies d’accouplement peut augmenter la capacité d’une population à faire face aux impacts anthropiques. Qu’en était-il pour cette population particulière ?


Pour le savoir, une équipe de l’Université du Queensland s’est intéressée à un ensemble de données couvrant 18 ans (de 1997 à 2015) période au cours de laquelle la population de ces baleines est passée d’environ 3 700 à 27 000 spécimens.


baleines a bosse
Une baleine à bosse / Crédits : Wikimedia Commons

Changement de stratégie


Les chercheurs ont alors souligné une tendance intéressante. À mesure que la population de baleines augmentait, la compétition pour les partenaires augmentait également. En réponse à ces changements, les mâles, qui se servaient autrefois du chant pour attirer les femelles, se sont tus et ont privilégié les contacts physiques.







« En 1997, une baleine mâle qui chantait était presque deux fois plus susceptible d’être vue en train d’essayer de se reproduire avec une femelle par rapport à un mâle qui ne chantait pas. Un peu plus tard, en 2015, la situation s’était inversée. Les mâles non chanteurs étant presque cinq fois plus susceptibles d’être enregistrés en train d’essayer de se reproduire que les mâles chanteurs« , résume la biologiste marine Rebecca Dunlop.


Selon la chercheuse, ce changement de comportement peut s’expliquer assez facilement. En effet, si la compétition pour trouver une compagne devient de plus en plus rude, la dernière chose qu’un mâle souhaiterait est de faire savoir à un concurrent qu’une femelle est disponible dans la région. Cela pourrait attirer une concurrence indésirable, ce qui est plus risqué.


Cette étude révèle ainsi comment des changements dans la densité masculine peuvent mener à des tactiques d’accouplement alternatives chez un animal sauvage. Cette plasticité a probablement contribué à minimiser leur risque d’extinction suite à un changement radical de leur paysage social dû à la chasse à la baleine.


Notez que les mâles ne sont pas les seuls à opter pour le silence en cas de besoin. Il y a quelques années, une équipe nous avait également appris que les femelles, traquées et parfois tuées par les orques qui s’attaquent à leurs progénitures, peuvent également « chuchoter » avec leur petits dans l’espoir de ne pas attirer l’attention.



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