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Cette méthode (vraiment dégoûtante) qui permettait aux médecins médiévaux de poser des diagnostics

Cette méthode (vraiment dégoûtante) qui permettait aux médecins médiévaux de poser des diagnostics

  • samedi 5 avril 2025
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Au cœur du Moyen Âge, les médecins n’avaient pas les outils modernes pour diagnostiquer les maladies comme nous les connaissons aujourd’hui. Pourtant, une pratique surprenante dominait le paysage médical : l’uroscopie, ou l’art de diagnostiquer les maladies en examinant l’urine des patients. Et oui, cela incluait parfois de goûter l’urine. Mais comment cette pratique, aujourd’hui obsolète, a-t-elle pu être un outil aussi couramment utilisé par les médecins médiévaux ?


L’uroscopie : une science au service des médecins médiévaux

L’uroscopie, l’examen de l’urine pour en déduire l’état de santé d’un patient, a une histoire qui remonte à l’Antiquité. Ce n’est pas une invention des médecins médiévaux, mais bien une tradition remontant à plusieurs millénaires avant notre ère. Cependant, c’est au Moyen Âge, particulièrement entre le 13e et le 16e siècle, que cette pratique a pris de l’ampleur, devenant un des outils diagnostiques les plus utilisés en Europe. Pour les médecins de l’époque, l’urine était une sorte de miroir de la santé du corps. Sa couleur, sa consistance, son odeur, voire son goût, permettaient de poser un diagnostic. L’urine permettait également d’obtenir un aperçu direct des humeurs du corps et des déséquilibres internes, sans nécessiter d’examen physique du patient.

Naturellement, malgré cette apparente expertise, des erreurs fatales survenaient fréquemment. Par exemple, une grossesse, qui devenait évidente quelques mois plus tard, était parfois confondue avec un simple déséquilibre des humeurs. De même, des patients, censés se rétablir rapidement, pouvaient malheureusement décéder prématurément.

Cependant, malgré ces erreurs, l’uroscopie jouissait d’une grande crédibilité. Non seulement elle permettait de poser des diagnostics sans avoir besoin de voir le patient dans sa globalité, mais elle était également perçue comme une compétence rare et précieuse. En fait, les médecins qui refusaient de poser un diagnostic basé sur l’urine étaient parfois considérés comme incompétents.


Les charlatans et la concurrence dans l’art du diagnostic

La situation des médecins médiévaux était encore compliquée par l’absence de réglementation stricte, ce qui laissait place à l’exploitation par des charlatans et guérisseurs ambulants. Ces individus sans scrupules profitaient en effet de la popularité de l’uroscopie pour tromper les patients. Ces soi-disant médecins se hâtaient de goûter l’urine, d’émettre des diagnostics hâtifs et de prescrire des traitements onéreux, sans aucune réelle connaissance médicale. Pour les patients, l’image d’un guérisseur manipulant une fiole d’urine, la reniflant, ou même la goûtant avec une certitude absolue, apportait une forme de réconfort, particulièrement à une époque où la médecine mêlait souvent science et croyances populaires.

Face à cette situation, les médecins établis se retrouvaient souvent face à un dilemme : céder à la pression des patients, qui attendaient des diagnostics rapides fondés uniquement sur l’analyse de l’urine, ou risquer de perdre leur clientèle au profit de ces charlatans. La réputation, primordiale dans cette époque, était en jeu. En effet, si un médecin se faisait duper par un substitut d’urine (comme du vin, du lait, ou même de l’urine animale), il risquait de devenir la risée de toute la communauté. Pire encore, des patients malicieux prenaient plaisir à tromper les médecins en leur offrant des liquides non humains, avec pour but de les humilier publiquement.

médecins urine

Crédit : iStock

Crédits : gorodenkoff/istock

La fin de l’uroscopie et ses héritages

L’uroscopie a commencé à décliner au 17e siècle. Bien que l’urine ait continué à être utilisée dans certains contextes médicaux pendant un certain temps, les progrès de la médecine scientifique ont progressivement rendu cette méthode obsolète. L’émergence de nouvelles approches fondées sur l’anatomie, la physiologie et les principes scientifiques a en effet mis en lumière les limites de l’uroscopie comme outil diagnostique.


Cependant, cette approche n’a pas totalement disparu. Elle a évolué au fil du temps pour donner naissance à des techniques modernes, telles que les analyses chimiques et biologiques de l’urine. Ces tests sont désormais essentiels pour diagnostiquer une variété de conditions médicales, des infections urinaires aux troubles rénaux, en passant par les tests de grossesse.

Bien que la pratique médiévale consistant à goûter l’urine soit reléguée au passé, elle nous rappelle combien la médecine était, à une époque, étroitement liée aux croyances mystiques et aux pratiques empiriques. Si l’uroscopie a été abandonnée, son héritage perdure dans les méthodes diagnostiques modernes, plus précises et basées sur la science.

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