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Cet organisme microscopique peut survivre aux pires radiations

Cet organisme microscopique peut survivre aux pires radiations

  • vendredi 8 novembre 2024
  • 25

Dans le cadre d’une étude menée en Chine, des chercheurs ont identifié une nouvelle espèce de tardigrade capable de survivre aux radiations les plus extrêmes. Cette espèce est en effet capable de résister à des doses de radiation mille fois supérieures au seuil létal pour les êtres humains.


Une espèce de tardigrade jusqu’ici inconnue

Parfois surnommés oursons d’eau, les tardigrades sont généralement très robustes, capables de résister à des environnements très hostiles. Alors que leur taille varie entre 0,1 et 1,5 mm, ces organismes survivent à des conditions extrêmes de températures (de -272 °C à +150°C) et de pression (jusqu’à 6000 bars). Ils peuvent aussi s’adapter aux milieux anhydres (sans eau ou presque), au vide spatial, aux rayons X ainsi qu’aux rayons ultraviolets. Depuis quelques années, nous savons que cette résistance résulte en grande partie de leur capacité de cryptobiose (ou abiose), un état de stase du métabolisme.

Qu’en est-il des radiations ? Parmi les 1200 espèces de tardigrades, l’une d’entre elles serait capable de résister à des doses de radiations mille fois supérieures au seuil mortel pour les humains. Cette conclusion est en tout cas celle d’une équipe de chercheurs du département d’immunologie de l’Université de Qingdao (Chine), dont l’étude a été publiée dans la revue Science le 25 octobre 2024.

Selon les scientifiques, il est ici question d’une espèce qui était encore inconnue jusqu’à aujourd’hui, découverte au cœur des montagnes Funiu, dans la province du Henan. Baptisée Hypsibius henanensis, cette nouvelle espèce a fait l’objet d’un séquençage génétique qui a dévoilé 14 701 gènes, dont un tiers spécifiques aux tardigrades.


tardigrade nouvelle espèce
Crédits : Lei Li李磊 et coll. Science (2024).

Pourquoi de telles recherches ?

Les meneurs de l’étude ont affirmé que lorsque les tardigrades de cette nouvelle espèce sont exposés à des doses très élevées de radiations, comprises entre 200 et 2000 gray (Gy), ils activent simultanément 2 801 gènes spécialisés. En résulte une réponse génétique en trois étapes : un renforcement des réponses immunitaires, une réparation de l’ADN ayant subi des dégâts ainsi qu’un maintien de la division cellulaire. D’une manière générale, cette réponse génétique est la raison principale de la résistance légendaire des tardigrades.

L’étude chinoise représente un pas de plus vers de possibles applications qui peuvent concerner les humains, notamment dans le domaine de l’exploration spatiale. En effet, cela pourrait aider à élaborer une solution pour protéger les astronautes des radiations cosmiques dans le cadre de voyages spatiaux de longue durée, notamment dans un premier temps ceux qui ciblent la planète Mars.

Enfin, il faut savoir que la découverte de l’espèce Hypsibius henanensis n’est qu’une étape parmi tant d’autres. En effet, sur l’immense quantité d’espèces de tardigrades, seulement quelques-unes ont fait l’objet d’études approfondies. Autrement dit, ces organismes sont au cœur d’un chantier scientifique aussi imposant que passionnant.

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