Un Australien est devenu la première personne au monde à sortir de l’hôpital avec un cœur artificiel en titane, après avoir survécu plus de 100 jours avec cet implant révolutionnaire. Ce moment historique marque une avancée majeure dans le domaine des transplantations cardiaques et des dispositifs médicaux. Surtout, cet exploit médical sans précédent ouvre des perspectives fascinantes pour l’avenir des patients souffrant d’insuffisance cardiaque sévère.
Le cœur en titane : une solution face à la pénurie de donneurs
L’insuffisance cardiaque sévère, à cause de laquelle le cœur n’est plus capable de pomper suffisamment de sang pour répondre aux besoins du corps, constitue une des causes les plus fréquentes de décès dans le monde. Pour de nombreux patients, la transplantation cardiaque reste la seule option viable. Cependant, la demande dépasse largement l’offre de cœurs de donneurs. Aux États-Unis, par exemple, bien que 6,7 millions de personnes souffrent d’insuffisance cardiaque, seules 4 545 transplantations cardiaques ont eu lieu en 2023.
En ce qui concerne la France, environ 181 178 adultes ont été hospitalisés en raison d’insuffisance cardiaque en 2022. Quant aux transplantations cardiaques, bien que l’Hexagone enregistre un grand nombre de greffes d’organes chaque année (environ 5 494 en 2022), les chiffres spécifiques relatifs aux greffes cardiaques ne sont pas aussi clairement détaillés. Cependant, avec environ 6 000 à 7 000 transplantations cardiaques réalisées chaque année au niveau mondial et sachant que les besoins en organes ne cessent d’augmenter, il est évident que la demande dépasse largement l’offre, en particulier pour les cœurs.
Dans ce contexte de pénurie de donneurs, les cœurs artificiels, comme celui conçu par la société BiVACOR, sont de plus en plus vus comme une solution potentielle. Ce cœur en titane, qui a fait l’objet de recherches intensives ces dernières années, se distingue par sa conception unique. Il fonctionne grâce à un rotor suspendu magnétiquement qui propulse le sang à travers l’implant et dans tout le corps, reproduisant le travail du cœur humain sans les complications des greffes classiques. Ce cœur artificiel n’a été implanté pour la première fois en juillet 2024, marquant un tournant pour la médecine cardiaque.
Une opération risquée, mais couronnée de succès
C’est en novembre 2024 qu’un patient australien qui souffre d’insuffisance cardiaque sévère a eu la chance de recevoir ce cœur en titane lors d’une opération réalisée à l’hôpital St Vincent de Sydney. L’intervention, qui a duré six heures, a été menée par le Dr Paul Jansz, un chirurgien réputé qui a avoué ressentir une certaine tension au moment de mettre en marche le dispositif pour la première fois. Néanmoins, après l’activation, les résultats ont été immédiats et positifs. Ce fut un succès non seulement sur le plan médical, mais aussi historique.
Le patient âgé d’une quarantaine d’années a pu survivre avec ce cœur artificiel pendant plus de 100 jours, devenant ainsi la première personne à vivre aussi longtemps avec un tel organe. Au début du mois de février 2025, il a finalement quitté l’hôpital, un exploit inédit dans le domaine des transplantations cardiaques et des cœurs artificiels.
Une étape vers l’avenir : des cœurs artificiels permanents ?
Traditionnellement, les cœurs artificiels étaient utilisés comme solution temporaire en attendant qu’un cœur de donneur compatible soit disponible. Cependant, l’espoir des chercheurs et des médecins est que dans un avenir proche, des patients puissent vivre de manière permanente avec des cœurs artificiels comme celui de BiVACOR. Bien que ce patient ait finalement reçu une greffe de cœur humain, sa survie de 100 jours avec un cœur artificiel marque un progrès significatif dans la recherche médicale.
Ce cas constitue une avancée importante vers l’objectif d’un jour permettre à des patients de vivre de manière permanente avec des cœurs artificiels. Pour le moment, le cœur en titane reste une alternative au remplacement cardiaque humain, mais cet exploit montre que ces dispositifs pourraient un jour être une solution pérenne pour les personnes dont les maladies ne permettent pas une greffe classique.
