Outre-Atlantique, des chercheurs ont mis au point un système de dessalement solaire avec un taux important de production d’eau douce et de rejet de sel. Selon ses concepteurs, ce système est économique et durable, ce qui n’est pas le cas des solutions pour dessaler l’eau de mer actuellement.
Le dessalement, une entreprise compliquée
Tout d’abord, rappelons le fait que les technologies de désalinisation existent depuis environ un demi-siècle. On les retrouve principalement dans certains pays en situation de stress hydrique, à savoir au Moyen-Orient, au Maghreb et même en Europe, notamment en Espagne. Ces technologies consistent à séparer les molécules d’eau et le sel des eaux de mer ou des eaux saumâtres.
Toutefois, ces moyens présentent des inconvénients que la science tente de contourner. En effet, les unités de production d’eau potable par distillation et par osmose inverse nécessitent une importante logistique et surtout une quantité d’énergie conséquente. Pour produire cette énergie, on utilise généralement des énergies fossiles qui contribuent fortement aux émissions de GES mondiales.
Des chercheurs américains détiennent cependant peut-être une solution viable, comme le révèle un article publié sur la plateforme MIT News le 27 septembre 2023. En collaboration avec une équipe de l’Université de Jiao Tong (Chine), les chercheurs du MIT ont en effet travaillé sur un système de dessalement thermique qui fonctionne à l’énergie solaire.

Un système viable, durable et économique
Au cœur du dispositif, nous retrouvons une boîte recouverte d’un matériau sombre qui possède une très bonne capacité d’absorption de la chaleur. À l’intérieur de ce boîtier se trouvent deux étages. L’étage supérieur accueille, chauffe et évapore l’eau. Ensuite, la vapeur d’eau se dirige vers l’étage inférieur et se refroidit grâce à une couche de condensation. De l’eau douce potable est disponible à la sortie et le système n’a pas besoin d’être raccordé au réseau électrique pour fonctionner.
Durant les tests, les chercheurs ont placé la boîte en position inclinée à l’intérieur d’un récipient vide, lui-même déposé dans un bassin d’eau salée. De plus, un tube reliait la moitié supérieure de la boîte et le fond du récipient afin de permettre à l’eau salée de remonter naturellement. L’inclinaison de la boîte s’associant à l’effet de l’énergie thermique solaire génère des tourbillons au moment de l’écoulement de l’eau. Ainsi, le sel continue de circuler au lieu de créer des dépôts qui peuvent potentiellement boucher le système.
Après avoir testé plusieurs prototypes, les chercheurs estiment qu’une boîte d’un mètre carré peut produire quatre à six litres d’eau douce par heure. De plus, l’absence d’accumulation de sel confère au système une durée de vie plus longue et son nettoyage n’a aucunement besoin de produits chimiques. Enfin, le dispositif offre un coût de production d’eau douce inférieur à celui de l’eau du robinet aux États-Unis.