La désintégration d’un étage supérieur d’une fusée chinoise Longue Marche 6A a récemment provoqué la création d’un champ de débris massif dans l’une des régions les plus fréquentées de l’orbite terrestre basse. Ce développement soulève des inquiétudes quant à la sécurité des satellites en orbite et met en lumière l’importance de la gestion des débris spatiaux.
Un nouvel accident chinois
L’incident en question implique la fusée Longue Marche 6A lancée le mardi dernier. À son bord figuraient les premiers satellites de la mégaconstellation chinoise destinée à concurrencer le Starlink d’Elon Musk. Naturellement, un tel événement n’est pas sans conséquences. Initialement, le Commandement spatial américain avait signalé plus de 300 débris traçables issus de cette fameuse désintégration. Cependant, LeoLabs, une entreprise spécialisée dans la surveillance spatiale, en a détecté au moins 700 un peu plus tard. Selon leurs estimations, le nombre total de fragments pourrait même dépasser les 900.
Tous ces débris se trouvent à une altitude de 810 kilomètres où il faudra des décennies, voire des siècles, pour que la traînée aérodynamique les ramène dans l’atmosphère terrestre. Cette altitude place également ces morceaux de fusée dans une zone critique où ils pourraient croiser les orbites de satellites tels que les satellites Internet Starlink de SpaceX, la Station Spatiale internationale (ISS) et d’autres engins spatiaux habités.
La présence d’un champ de débris aussi important augmente ainsi le risque de collisions avec des satellites commerciaux et gouvernementaux, ce qui met en péril leur fonctionnement et la sécurité de l’environnement spatial.

Des fusée coutumières de ce genre d’incidents
Cette fusée, qui a commencé ses opérations en mars 2022, avait déjà été à l’origine de plusieurs incidents de désintégration d’étages supérieurs. Le dernier recensé avant ce nouvel événement datait de novembre 2022. L’étage supérieur de la fusée avait alors explosé, créant un champ de plus de 500 objets traçables. Les causes exactes de ces désintégrations ne sont pas encore claires, mais elles soulèvent des questions sur la vulnérabilité de cette fusée particulière à la création de débris.
Pour rappel, lorsqu’ils terminent leur mission, de nombreux lanceurs modernes rallument généralement leurs moteurs pour permettre une rentrée contrôlée dans l’atmosphère. Ce n’est malheureusement pas le cas avec les fusées chinoises en général. L’étage central de la fusée Longue Marche 5B a notamment lui aussi effectué des rentrées incontrôlées entre 2020 et 2022, suscitant même des inquiétudes quant à la sécurité des personnes et des biens au sol.