Dernièrement, des chercheurs étasuniens ont présenté un nouveau dispositif à destination des voitures. Il s’agit ici d’un détecteur anti-collision se basant sur les capacités de certains insectes, qui plus est bien moins énergivore que les solutions déjà existantes.
Les criquets, ces excellents « conducteurs »
Depuis quelques années, le biomimétisme a le vent en poupe. Citons certaines innovations telles que ce robot s’inspirant de la manière de voler des pigeons ou encore ce robot-bouquetin capable de porter jusqu’à 100 kg de marchandises. Des chercheurs du département d’ingénierie et de mécanique de l’Université de Pennsylvanie (États-Unis) ont présenté un nouveau concept dans la revue ACS Nano le 17 février 2023. Il est question d’un nouveau détecteur anti-collision pour les voitures s’inspirant de la réaction des criquets face à un obstacle.
Rappelons tout de même que les criquets sont d’excellents « conducteurs ». Volant par essaims de millions d’individus, ces derniers se heurtent très rarement. Il faut savoir que les criquets – tout comme les humains – intègrent des informations visuelles comme la vitesse ainsi que la variation de taille ou de forme, et ce dans le but d’évaluer la dangerosité d’un obstacle. Or, il devient possible d’évaluer le temps avant impact avant de déclencher une réaction de fuite.
L’objectif des ingénieurs étasuniens était d’imiter cette capacité du criquet. Or, le fait est que cette « réaction anti-collision » se passe dans le cerveau de ce dernier, au niveau du neurone Lobula Giant Movement Detector (LGMD). Chaque œil comporte un de ces neurones, permettant au criquet de détecter des obstacles rapidement, tout en dépensant une infime quantité d’énergie.

Reproduire le fonctionnement neuronal du criquet
Concrètement, le neurone LGMD subit un pic d’activité à l’approche d’un objet avant son évitement. Or, les chercheurs ont justement reproduit ce pic au sein du circuit électronique de leur détecteur anti-collision. Trois réponses du neurone ont alors été simulées, à savoir l’inhibition, l’excitation et la fuite. De plus, étant donné que la réponse de fuite dépend de la vitesse de l’objet et de sa distance, les chercheurs ont ajouté des capteurs au dispositif.
Par ailleurs, soulignons le fait qu’il s’agit de reproduire un fonctionnement neuronal sans qu’il soit question d’une intelligence artificielle. En effet, le dispositif se caractérise par une absence de logiciel ou autre programme. Les calculs sont possibles grâce à des impulsions électriques, ce qui permet justement une basse consommation en énergie.
L’innovation des scientifiques étasuniens pourrait tirer son épingle du jeu dans l’industrie automobile. Il pourrait par exemple s’agir d’élaborer un système de freinage par anticipation consommant peu d’énergie. Rappelons qu’actuellement, les détecteurs anti-collision présents dans les automobiles sont très énergivores. En effet, les dispositifs se basent sur des impulsions d’ondes lumineuses (ou radio) afin de mesurer le temps de réflexion, ce qui nécessite un recours à des algorithmes très gourmands en énergie.