Des recherches menées par l’Université d’Oxford soulignent que la technologie soutenant le vaccin Oxford-AstraZeneca contre la Covid-19, combinée à une approche d’immunothérapie, pourrait permettre de lutter contre le cancer.
Le taux de mortalité du cancer a beau être en constante diminution depuis 25 ans, notamment grâce à l’amélioration des traitements et des méthodes de diagnostics, ces maladies font encore beaucoup de nombreuses victimes chaque année (plus de 157 000 en France en 2018). Aussi, les travaux se poursuivent aux quatre coins de la planète pour identifier une ou plusieurs approches permettant de se prémunir ou de guérir du cancer. Certains laboratoires se concentrent sur le développement d’un vaccin. Et il y a du progrès.
Un combo vaccin/immunothérapie
Récemment, des chercheurs de l’Université d’Oxford ont développé une approche vaccinale combinée à l’immunothérapie. Lors de tests menés chez la souris, le vaccin a stimulé les niveaux de cellules immunitaires anti-tumorales, tandis que l’immunothérapie a rendu ces dernières plus efficaces.
Les récentes avancées dans le domaine de l’immunothérapie ont entraîné des améliorations sans précédent des résultats pour les patients atteints de cancers avancés, notamment grâce aux thérapies ciblant les points de contrôle immunitaire (ICB). Il s’agit d’interactions ligand-récepteur qui régulent négativement la fonction des cellules T effectrices. L’inhibition de ces voies de contrôle avec des anticorps monoclonaux peut améliorer l’amorçage des cellules T anti-tumorales et ainsi restaurer leur activité.
Cependant, beaucoup de patients ne répondent pas à ce type de traitement à cause un manque de lymphocytes T cytotoxiques (CTL) antitumoraux préexistants. Ici, l’équipe d’Oxford a développé un vaccin thérapeutique pour justement augmenter les niveaux de ces cellules dans l’organisme.
Le sérum, qui s’appuie sur l’un des mêmes vecteurs viraux utilisés dans le vaccin Oxford-AstraZeneca contre la Covid-19, visait plus précisément à augmenter les niveaux de cellules T CD8+. Ces dernières sont amorcées pour cibler deux protéines appelées MAGE-A3 et NY-ESO-1, qui n’apparaissent qu’à la surface des cellules cancéreuses.

Des résultats impressionnants chez la souris
Lors de tests menés chez la souris, le vaccin a effectivement augmenté les niveaux de ces cellules, tandis que l’immunothérapie leur a permis de cibler les tumeurs de manière plus agressive. Ensemble, ces deux approches ont considérablement réduit la taille des tumeurs et amélioré le taux de survie des sujets par rapport aux souris témoins ou à l’immunothérapie seule. La moitié des souris du groupe test étaient encore en vie au bout de cinquante jours, tandis qu’aucune des souris du groupe témoin n’a survécu plus de trente jours.
«Nos vaccins contre le cancer provoquent de fortes réponses des lymphocytes T CD8+ qui infiltrent les tumeurs et montrent un grand potentiel pour améliorer l’efficacité de la thérapie de blocage des points de contrôle immunitaire et améliorer les résultats pour les patients atteints de cancer», confirme Adrian Hill, co-auteur de l’étude.
Ces résultats validés, les chercheurs d’Oxford prévoient désormais un premier essai clinique de phase 1/2 a. Proposé à 80 patients atteints d’un cancer du poumon non à petites cellules (CBNPC), il devrait débuter à la fin de l’année.