(Agence Ecofin) - Ibrahim Traoré est devenu le plus jeune chef d'Etat au monde. Des « Assises nationales » rassemblant les forces politiques, sociales et de la société civile devraient cependant se tenir dans les semaines à venir pour désigner un nouveau président de transition.
Le capitaine Ibrahim Traoré (photo), nouveau chef de la junte militaire au Burkina Faso, a été officiellement désigné président, mercredi 5 octobre, dans l'attente de la désignation d'un président de transition par des « Assises nationales » prévues avant la fin de l’année en cours.
Le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), la junte militaire qui dirige le pays depuis le coup d’Etat de janvier 2022, a précisé, dans une déclaration lue lors d’une émission spéciale à la télévision nationale à 21h (heure locale), que le capitaine Traoré « assure les fonctions de chef de l'Etat, chef suprême des forces armées nationales ». Intitulée « Acte fondamental », cette déclaration « complète la Constitution du Burkina, en attendant l'adoption d'une charte de la transition », a ajouté le MPSR.
Ibrahim Traoré, 34 ans, devient ainsi le plus jeune chef d'Etat au monde, devant le Chilien Gabriel Boric, 36 ans.
« L’Acte fondamental » précise, d’autre part, qu’en « attendant la mise en place des organes de la transition », le MPSR « est garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire, de la permanence et de la continuité de l’Etat, du respect des traités et accords internationaux auxquels le Burkina Faso est partie ».
Le capitaine Ibrahim Traoré, qui a destitué le 30 septembre dernier le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même arrivé par la force au pouvoir en janvier 2022, a assuré le 3 octobre qu’il ne ferait qu’expédier « les affaires courantes » jusqu’à la désignation d’un nouveau président de transition civil ou militaire par des « Assises nationales » rassemblant les forces politiques, sociales et de la société civile, qui devront se réunir « bien avant la fin de l’année ».
A l’issue d’une rencontre avec une délégation de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), venue évaluer la situation quelques jours après le putsch, le nouvel homme fort du Burkina Faso s’est également engagé, mardi 4 octobre, à respecter le calendrier de la transition démocratique convenu entre son prédécesseur et l’organisation sous-régionale, et à œuvrer pour un retour de civils au pouvoir en juillet 2024 au plus tard.
L'émissaire de la CEDEAO, l'ancien président nigérien, Mahamadou Issoufou, s'est pour sa part déclaré « confiant » et « satisfait » de son entretien avec Ibrahim Traoré.
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