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Burkina Faso : des scrutins présidentiel et législatif marqués par l’insécurité et les accusations de fraude

Burkina Faso : des scrutins présidentiel et législatif marqués par l’insécurité et les accusations de fraude

  • dimanche 22 novembre 2020
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(Agence Ecofin) - Les électeurs burkinabés sont appelés à choisir, ce dimanche, entre 13 candidats pour la présidentielle et plus de 10 000 candidats aux élections législatives. Dénonçant des fraudes, l’opposition a saisi la justice. Le tout dans un climat d’insécurité.


Près de 6,5 millions d’électeurs sont appelés aux urnes dans environ 21 000 bureaux de vote, ce dimanche 22 novembre, dans le cadre du double scrutin présidentiel et législatif au Burkina-Faso. Pour la première fois de l'histoire, les Burkinabés de l'extérieur prennent part au vote.


En raison de l’insécurité, le vote ne pourra pas se tenir dans une quinzaine de communes du pays considérées comme des « zones rouges », et où la Commission électorale nationale indépendante (CENI) affirme ne pas être à mesure de déployer des agents électoraux. Environ 6% des électeurs des zones du nord et de l’est, en proie à des attaques djihadistes et à des violences intercommunautaires, sont concernés par cette mesure.


Le coût pour l’organisation de ces élections s’élève à environ 90 milliards FCFA (environ 162 millions $).


 Pour le scrutin présidentiel, les électeurs burkinabés auront le choix entre treize candidats, dont le président sortant, Roch Marc Christian Kaboré du MPP, qui fait figure de favori. Mais également l’opposant Zéphirin Diabré de l’UPC, Eddie Komboïgo du CDP de l’ex-président Blaise Compaoré, Kadré Désiré Ouédraogo, ou encore Yacouba Isaac Zida.


Concernant le scrutin législatif, 96 partis, cinq formations politiques et 25 regroupements d'indépendants, soit 10 652 candidats, se disputeront les 127 sièges du parlement. La veille de scrutin, plusieurs candidats de l’opposition à savoir Zéphirin Diabré, Eddie Komboigo, Ablassé Ouédraogo et Tahirou Barry, ont dénoncé « une grande opération de fraude massive est orchestrée par le pouvoir en place pour légitimer un certain « coup KO » (un slogan de campagne du parti au pouvoir : Ndlr) ». Les opposants ont déposé une plainte contre X auprès du procureur du Faso.


« Des gens sillonnent le territoire, remettent de l’argent aux femmes, prennent leurs cartes d’électeurs, récupèrent leur numéro de téléphone et leur promettent de leur envoyer de l’argent par un transfert et on ne sait pas trop à quoi cela sert » a déclaré Zéphirin Diabré.


« Il nous revient que depuis quelques jours on assiste à des modifications intempestives de zones où on doit voter, à des ajouts de villages qui n’étaient pas concernés et à des soustractions de villages qui étaient concernés. Tout cela dans une démarche qui, apparemment, a pour ambition de faire en sorte que les zones où l’opposition est forte soient minorées en terme d’électorat », s’est-il indigné.


Des accusations de fraude auxquelles le parti au pouvoir, le MPP, n’a pas manqué de réagir. « Si le ridicule pouvait tuer, ils en seraient loin, car le MPP qui a fait une très belle campagne empreinte de sérénité et de confiance après la rencontre des populations des villes et des campagnes, n’a pas besoin d’une quelconque fraude pour gagner les élections de demain. Le MPP reste et demeure fondamentalement attaché aux grands principes de la démocratie qui fondent sa gouvernance », a répondu le président du MPP, Simon Compaoré.


Dans un communiqué publié ce dimanche, le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouagadougou, Harouna Yoda, a demandé « à tout témoin de fraude électorale et assimilée ou de tout comportement suspicieux, de saisir soit le commissariat de police, soit la brigade de gendarmerie la plus proche, ou de s’adresser directement à son parquet aux fins de dénonciation ».


Borgia Kobri


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