(Agence Ecofin) - Entre harcèlement sexuel, marchandage des notes et favoritisme, le niveau de corruption dans les universités au Nigeria inquiète au plus haut point. Le président a appelé à plus de fermeté, alors que ces pratiques détériorent la qualité des formations reçues par les étudiants.
Le président nigérian Muhammadu Buhari (photo) a assisté le mardi 4 octobre à un sommet sur la corruption dans le secteur de l’éducation au Nigeria. A cet événement, le chef de l’Etat a, sans donner de chiffres, tiré la sonnette d’alarme sur le niveau de corruption dans l’enseignement supérieur, dont la forme la plus fréquente est le harcèlement sexuel connu sous le concept de « sexe contre des notes ».
« Le harcèlement sexuel a pris une proportion alarmante », a déclaré le président Buhari.
Selon une enquête menée par le Groupe de la Banque mondiale en 2018, 70 % des femmes diplômées d'établissements d'enseignement supérieur nigérians ont été harcelées sexuellement à l'école, par des camarades de classe et des instructeurs.
A côté du harcèlement sexuel, le président a souligné d’autres forme de corruption dont, la « vente des notes » et le classement des enseignants sans compétences, le phénomène des enseignants fictifs, ainsi que le « racket d’admission ». Pour lui toutes ces formes de corruption ne sont pas sans conséquence sur l’avenir du pays, car elles servent à entretenir le déficit de compétences au Nigeria.
« L’effet de la corruption dans le secteur de l'éducation sapait la capacité nationale à développer le capital humain requis pour le développement socio-économique », a-t-il dit. En effet, plusieurs étudiants sont diplômés sans pouvoir maîtriser leur sujet, de même, certains étudiants brillants ont été contraints de quitter le système éducatif suite au harcèlement.
Le président a appelé les responsables universitaires à plus de vigilance pour éradiquer ces pratiques dans le système éducatif au Nigeria.
Vanessa Ngono Atangana
Lire aussi : PwC appelle le Nigeria à renforcer son système éducatif pour une meilleure croissance