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Au menu il y a 2,9 millions d’années : du tartare d’hippopotames

Au menu il y a 2,9 millions d’années : du tartare d’hippopotames

  • vendredi 10 février 2023
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Le long des rives du lac Victoria en Afrique, des archéologues ont mis au jour la plus ancienne preuve d’ancêtres humains utilisant des outils spécialisés pour découper et hacher la viande de bovinés et d’anciens hippopotames. À cette époque, on ne maîtrisait pas encore le feu. Les détails de l’étude sont publiés dans la revue Science.


Les outils d’Oldowan


L’apparition des outils d’Oldowan il y a environ 2,6 millions d’années fut marquée par une utilisation régulière d’éclats à arêtes vives produits spécifiquement pour la coupe de carcasses animales, tandis que des outils aux formes plus arrondies permettaient le pillage de certains végétaux. Bien que l’Oldowan soit souvent attribué au genre Homo, il est possible que d’autres genres les aient aussi fabriqués et/ou utilisés.







Les avantages évolutifs liés à l’émergence de la technologie Oldowan ne sont pas clairs en raison de la rareté des restes disponibles. Jusqu’à présent, les deux plus anciens, datant d’environ 2,6 millions d’années, étaient confinés au triangle Afar éthiopien. Dans le cadre d’une nouvelle étude, des chercheurs décrivent un nouveau site visiblement plus ancien à Nyayanga, au Kenya, à plus de 1 300 km des deux premiers. D’après les analyses, ces outils auraient en effet été produits il y a environ 2,9 millions d’années.


Sur place, les chercheurs ont isolé au moins trois types différents d’outils en pierre : des percuteurs, des noyaux et des éclats. D’après l’analyse des modèles d’usure, tous étaient utilisés pour couper, gratter et écraser de la viande, de la moelle osseuse os et des plantes.


hippopotames outils en pierre
Exemples d’outils trouvés sur le site. Crédits : TW Plummer, JS Oliver et EM Finestone

Le site contenait également au moins 1 776 ossements d’animaux, dont ceux d’ancêtres des hippopotames (hippopotamidés). Avec cet éventail d’artefacts, les chercheurs sont convaincus d’être tombés sur le site d’une boucherie où l’on travaillait la nourriture pour mieux la consommer.







Notez qu’il aura fallu patienter encore deux millions d’années avant que nos ancêtres n’apprennent à contrôler le feu. Ainsi, toute cette nourriture aurait été servie crue. Les chercheurs imaginent une viande hachée ou réduite en bouillie, d’où la référence au « tartare d’hippopotame ».


hippopotames outils en pierre
Un squelette d’hippopotame. Crédits : TW Plummer, Homa Peninsula

Peut-être pas des humains


Les fouilles ont également permis la mise au jour d’une paire de molaires massives appartenant à une espèce non pas du genre Homo, mais du genre Paranthropus. Ces hominines auraient vécu en Afrique il y a entre 2,6 millions et 600 000 ans avant notre ère. Paranthropus regroupe deux espèces largement acceptées P. boisei et P. robustus, parfois qualifiées d' »australopithèques robustes ».


En plus d’être les plus anciens restes fossilisés de Paranthropus jamais trouvés, ces dents soulèvent la possibilité que ces hominines utilisaient potentiellement eux aussi ce genre d’outils pour s’attaquer à la chair d’animaux massifs, tels que les hippopotames. Si tel est le cas, cela signifie que plusieurs taxons se chevauchaient temporellement et géographiquement en utilisant la même technologie.



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