(Agence Ecofin) - Les autorités algériennes encore accusées de censure avec la suspension, le 2 décembre, de Twala et Casbah Tribune sans raison apparente. Depuis les arrestations récentes de journalistes et la publication d’un nouveau décret pour contrôler la presse, le torchon brûle entre cette dernière et l’exécutif.
Les sites d'information algériens Twala et Casbah Tribune, appartenant au journaliste emprisonné Khaled Drareni, ont annoncé le mercredi 2 décembre qu'ils n’étaient plus accessibles. « Nous dénonçons vigoureusement cette censure arbitraire [...] dont nous ignorons le prétexte. Le journal n'en a jamais été informé », a réagi l'équipe de Twala sur Facebook.
Dans la foulée, Maghreb Emergent et Radio M ont annoncé être complètement inaccessibles. Il faut rappeler que ces médias avaient déjà vécu une situation similaire en octobre.
La tension déjà grande entre les médias et les autorités a connu une escalade au début du mois d’octobre après la publication d’un décret destiné à encadrer la presse numérique. Le texte demande notamment que les sites électroniques soient exclusivement hébergés en Algérie. « Toutes les ressources (matérielles, logicielles, humaines, création, exploitation) nécessaires à l'hébergement d'un site devront également », s’y trouver. Ajouté aux nombreuses arrestations et détentions de journalistes, ce texte crée un contexte que les médias algériens vivent comme un climat de censure permanent.
L'Algérie, 146e sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse 2020, a reculé de cinq places par rapport à 2019.
Servan Ahougnon
Lire aussi :
16/11/2020 - Algérie: le magnat de la presse Anis Rahmani prend 5 ans ferme
06/11/2020 - Algérie: un site d’information francophone condamné à payer plusieurs amendes