Dans le cadre d’une étude récente, des chercheurs américains ont pointé du doigt les fondants, les remplaçants désignés des bougies parfumées et de l’encens. Selon les scientifiques, ces blocs de cire émettent des composés organiques qui réagissent avec l’air présent à l’intérieur des maisons. Cet air pourrait ainsi devenir aussi toxique que la fumée des moteurs Diesel.
Des nanoparticules et composés organiques volatils
La qualité de l’air intérieur revient parfois dans les médias, comme en 2022 lorsqu’un ingénieur environnement affirmait que les sapins de Noël pouvaient l’altérer. Désormais, les fondants parfumés interrogent également, comme le révèle une étude publiée dans la revue Environmental Science & Technology Letters le 3 février 2025. Pour rappel, les fondants sont de petits galets de cire parfumée que l’on place dans la coupelle d’un brûle-parfum. Ces blocs ont tendance à remplacer les bougies et l’encens, capables de provoquer des incendies. Cependant, les chercheurs de l’Université Purdue (États-Unis) ont analysé ces fondants parfumés de plus près. L’objectif ? Calculer leurs émissions de nanoparticules.
Les auteurs de l’étude ont reproduit les conditions habituelles d’utilisation dans un logement dans un environnement contrôlé. Ils ont ensuite déployé deux dispositifs. Le premier est un magnifieur de particules haute résolution en lien avec un spectromètre de mobilité (PSMPS), afin de mesurer la taille et la concentration des particules, notamment les nanoparticules. Le second est spectromètre de masse à temps de vol avec transfert de protons (PTR-TOF-MS) afin d’identifier et quantifier les composés organiques volatils (COV).
Les fondants, finalement plus dangereux que les bougies parfumées
Lors de leur utilisation, les fondants émettent des terpènes. Il s’agit de composés organiques que l’on retrouve principalement dans certains végétaux comme le pin ou encore les agrumes. On les utilise souvent dans les parfums, les produits de nettoyage et parfois même dans certains médicaments. Dans les faits, ces terpènes sont des hydrocarbures insaturés, à savoir des molécules faites de carbone et d’hydrogène. Cependant, elles présentent des liaisons doubles entre certains atomes de carbone, ce qui les rend ainsi plus réactives. Le fait est que les terpènes réagissent avec l’ozone atmosphérique assez présent dans les logements, une interaction qui génère une forte concentration de particules nanométriques.

Selon les résultats, une exposition de seulement vingt minutes aux fondants parfumés conduirait à l’inhalation de milliards de nanoparticules. De plus, l’absence de combustion ne va pas de pair avec une baisse de la pollution. Au contraire, la surface de diffusion étendue et la concentration élevée des composés des fondants augmentent le taux d’émissions de terpènes, en comparaison aux bougies parfumées classiques.
Ce type de nanoparticules est connu pour être également émis par les moteurs Diesel, en particulier les plus anciens. Il est par ailleurs essentiel de rappeler que du fait de leur taille, ces particules peuvent facilement pénétrer dans nos organismes par inhalation, ingestion ou même en traversant la peau avant de finir leur course dans nos organes et autres tissus. Or, les chercheurs de certaines études antérieures ont déjà formulé l’hypothèse que sur le long terme, une telle exposition pourrait conduire au développement de malades cardiovasculaires, respiratoires ou neurologiques.