(Agence Ecofin) - Dépassé, en termes d’influence, par la Chine sur le continent africain, le Japon a tenté de refaire son retard lors de la Ticad8. Malgré tout, le chemin semble encore long pour l’empire nippon qui avait pourtant été l’un des premiers à organiser un sommet africain.
En Tunisie, à la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (Ticad8), le Japon a multiplié les promesses envers l’Afrique. Entre les 30 milliards de dollars sur trois ans, l’aide proposée pour réduire les financements opaques ou encore le soutien pour que l’Afrique obtienne un siège permanent à l’ONU, le partenaire nippon semble décidé à se rapprocher du continent.
Cela pourrait juste être une tentative de promouvoir la présence japonaise en Afrique, mais plusieurs éléments laissent penser que l’un des objectifs de cette campagne est également de refaire son retard sur le rival chinois.
En marge de Ticad8, le ministre japonais des affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, a rencontré son homologue tunisien, Othman Jerandi, le 2 septembre. Lors de la conférence de presse conjointe organisée à l'issue de leur entretien, Yoshimasa Hayashi a déclaré que la croissance durable et régulière de l'Afrique « ne doit pas être entravée par des prêts injustes et opaques ». Cette déclaration constitue une attaque à peine voilée contre les prêts chinois aux pays africains. Pour le Japan Times, il s’agit « d’une critique visible de la politique de piège de la dette de Pékin, dans laquelle la dette est utilisée comme levier pour obtenir des concessions des pays emprunteurs ».
Précurseur des sommets africains, qu’il a initiés dès 1993, le Japon est devenu aujourd’hui beaucoup moins influent que la Chine en Afrique.
Servan Ahougnon