(Agence Ecofin) - L’Afrique du Sud dépend à plus de 90 % du charbon pour sa production électrique. Le pays dont le secteur électrique est le plus polluant au monde, peaufine cependant sa stratégie de décarbonisation.
Le directeur général de la compagnie d’électricité sud-africaine Eskom, Andre de Ruyter, a proposé une feuille de route sur 15 ans pour une transition énergétique juste dans le pays. Ce plan devrait permettre d’éliminer progressivement les centrales électriques au charbon. Les chaînes de valeur du charbon et les communautés qui entourent les centrales au charbon de l’entreprise « ne peuvent pas être mises de côté », a-t-il déclaré.
Une transition énergétique brusque entraînerait une crise socioéconomique. En outre, le taux de chômage augmenterait, selon André de Ruyter. La feuille de route permettra à Eskom de fermer 22 GW de capacité de production au charbon et de les remplacer par des sources à faible teneur en carbone ou sans carbone.
Pour exécuter le plan de transition juste, l’Afrique du Sud aura besoin d’environ 2,3 milliards $. « Il y a un important travail en cours qui n’est pas seulement lié à la décarbonisation, mais aussi à la révolution énergétique qui a lieu actuellement dans le monde entier. Et cela nécessite de l’argent », a-t-il poursuivi.
L’Afrique du Sud devra construire environ 60 GW de nouvelles capacités, entre 8 000 et 10 000 km de nouvelles lignes de transmission et installer des compteurs intelligents dans le réseau de distribution d’Eskom. En outre, le réseau électrique devra être renforcé pour accueillir la production intégrée et le comptage bidirectionnel. Cela permettra aux personnes disposant d’installations solaires sur leur toit d’être créditées lorsqu’elles injectent un surplus d’électricité dans le réseau.
Cependant, pour atteindre ce résultat, il faudra un ensemble de politiques qui devront intégrer des mesures fiscales, énergétiques, environnementales et industrielles. Selon Andre De Ruyter, les plans d’Eskom pour mettre hors service ses centrales électriques au charbon progressent bien actuellement dans le cadre de la transition provisoire.
L’entreprise met ainsi en place une installation agricole au niveau de la centrale de Komati. Cette infrastructure fournira de l’électricité, tout en permettant la culture de denrées alimentaires. Cette stratégie permet de reconvertir la centrale, tout en préservant un maximum d’emplois, a déclaré le directeur d’Eskom.
Gwladys Johnson Akinocho
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