(Agence Ecofin) - Le charbon fournit plus de 80 % de l’énergie en Afrique du Sud. Le pays est le 14e plus grand émetteur de CO2 au monde, avec 479 millions de tonnes d'équivalent carbone en 2019. Dans ces conditions, la transition énergétique est une priorité qui nécessitera l’appui des partenaires.
Des représentants du gouvernement britannique à la COP26 et des partenaires internationaux se rendront en Afrique du Sud avant la COP 26 pour aider le pays à mettre fin à sa dépendance excessive vis-à-vis du charbon. Selon le porte-parole du ministère sud-africain de l'Environnement, Albi Modise, les discussions pourraient porter sur la coopération en matière de transition du charbon vers les énergies renouvelables avant la rencontre de Glasgow.
La compagnie nationale d'électricité Eskom a récemment présenté aux prêteurs internationaux un plan de 10 milliards $ pour fermer la plupart des centrales électriques au charbon, d'ici 2050 et passer aux énergies renouvelables. Selon Mandy Rambharos du bureau de transition énergétique d'Eskom, la société prévoit d'annoncer un accord de financement lors de la COP26, mais les discussions sont toujours en cours avec les ministères.
Toutefois, selon le ministre de l'Energie, Gwede Mantashe, l'abandon du charbon serait un « suicide économique » pour le pays. Les centrales électriques au charbon emploient actuellement plus de 90 000 personnes, selon les données du South African Minerals Council. Par ailleurs, le président Cyril Ramaphosa craint que la réticence du pays à abandonner le charbon n'entraîne son exclusion des marchés financiers mondiaux, nécessaires pour exploiter ses ressources solaires et éoliennes.
En juillet dernier, le pays a demandé un soutien international pour accélérer sa transition. Selon Clyde Mallinson, un consultant en énergies renouvelables, basé à Johannesburg, les investisseurs pourraient obtenir des réductions d'émissions plus importantes par dollar dépensé en Afrique du Sud que presque partout ailleurs. Cela se justifie par le faible coût de la main-d'œuvre et l'intensité en carbone de l'énergie.
« Pour chaque kilowattheure d'électricité compensé en Afrique du Sud, vous obtenez quatre ou cinq fois plus de réduction de carbone qu'en Europe », a-t-il déclaré. Outre cet avantage, Mandy Rambharos estime que « les économies développées ont la responsabilité de financer la transition juste vers une économie à faible émission de carbone ».
Gwladys Johnson Akinocho
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