(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, les mesures anti-coronavirus ont entraîné une nouvelle contraction économique historique de -51%. Il s’agit de la quatrième récession trimestrielle consécutive enregistrée par le pays, depuis le troisième trimestre 2019.
Pour le quatrième trimestre consécutif, l’Afrique du Sud a enregistré une récession économique. D’après les statistiques nationales rendues publiques par le gouvernement ce mardi 8 septembre, le produit intérieur brut (PIB) de la nation arc-en-ciel a reculé de -51% au cours du deuxième trimestre 2020.
Il s’agit de la plus grande récession économique enregistrée par la nation la plus industrialisée du continent africain. Celle-ci est essentiellement due aux mesures de lutte contre le coronavirus qui ont quasiment mis un coup d’arrêt à l’activité économique pendant plusieurs semaines.
D’après les statistiques, tous les secteurs clés de l’économie sud-africaine ont enregistré un recul de leurs activités au cours de la même période, soit entre avril et juin 2020. Le secteur minier a enregistré une contraction de -73,1%, l’industrie manufacturière -74,9% et le secteur de la construction -76,6%.
Cette contreperformance est doublement historique en ce sens que hormis le niveau assez élevé de la contraction, c’est la première fois dans l’histoire du pays que l’économie accumule de tels déboires pour quatre trimestres consécutifs. En effet, avant le début de la crise du coronavirus, l’économie sud-africaine battait déjà de l’aile, avec une contraction de -0,8% au troisième trimestre 2019, puis de -1,4% au dernier trimestre de la même année.
Avec l’arrivée de la pandémie qui a fait à ce jour 639 362 contaminés et plus de 15 000 morts, l’économie sud-africaine a connu un nouveau recul à 2% entre janvier et mars 2020 avant que les restrictions visant à ralentir la propagation du virus ne fassent plonger l’économie au trimestre suivant.
Pour de nombreux observateurs, même si l’activité a repris depuis le mois de juin, la reprise économique devrait être particulièrement longue et on devrait assister à une augmentation du nombre de pauvres dans le pays déjà marqué par sa forte inégalité économique. En juin, le ministre des Finances a annoncé pour le pays un taux de croissance négatif à -7,2% pour l’ensemble de l’année 2020, soit la plus importante contraction annuelle du pays en 90 ans.
Une petite lueur d’espoir quand même dans ce paysage sombre. Le secteur agricole reste sur une note positive, avec une croissance de 15,1% au deuxième trimestre 2020 par rapport au trimestre précédent.
Moutiou Adjibi Nourou
